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La Cenerentola au Palais Garnier - Karine Deshayes impatiemment attendue
Cenerentola ossia la Bonta in trionfo. Une morale ? Et si cette Cendrillon rossinienne n’était pas qu’une simple comédie ? Le très habile livret que Jacopo Ferretti troussa en un clin d’œil en réemployant ceux de la Cendrillon d’Issouard et de l’Agatina de Fiorini n’est pas qu’une mécanique parfaite, il comporte aussi sa part de merveilleux un peu décalé (Alidoro, le précepteur quasi-magicien de Don Ramiro) et donne dans le genre encore assez peu couru du « semi-serio». Avec cela l’orchestre de Rossini se pare plus souvent qu’à son tour d’une étrange nostalgie, son instrumentation s’attardant à bien des raffinements. Une touche de grand opéra romantique dans une comédie ? Et si c’était cela qui faisait Cenerentola tellement à part dans la production pléthorique de Rossini ?
Nicolas Joel a voulu présenter la mise en scène de Jean-Pierre Ponnelle que Paris n’avait jamais vue, espérons qu’elle ne s’est pas éventée. Non, le vrai enjeu de la soirée sera l’Angelina de Karine Deshayes, qui confirmera son statut de reine du chant rossinien dans le cadre, idéal pour sa voix, de Garnier. Jolie équipe tout autour (Camarena en Ramiro, Novaro en Dandini, Jeannette Fischer toujours aussi impayable en Clorinda, Anna Wall en Tisbe, Alex Esposito en Alidoro ; qui promet même si on eût préféré retrouver ici la grande silhouette mystérieuse et le beau chant de François Lis). Bruno Campanella est à la baguette.
Jean-Charles Hoffelé
Rossini : La Cenerentola
Du 26 novembre au 17 décembre 2011
Paris, Palais Garnier
www.operadeparis.fr
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Photo : V. Jacques et G. Bonnaud
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