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La Cenerentola au Palais Garnier - Sauce napolitaine - Compte-rendu
Ce serait plutôt du côté de la musique que l’œuvre retrouve sa pleine vérité. Ottavio Dantone, qui s’est fait un nom dans le répertoire baroque (assez adapté à Rossini) et qui fait également sa première apparition à l’Opéra de Paris, ici dans la fosse du Palais Garnier, dirige avec une acuité de chaque instant les multiples complexités de la partition. Lui répondent un orchestre et un chœur en phase, subtils ou vifs dans leurs parties diversifiées. Et ce, malgré l’appoint saugrenu d’une harpe, en lieu et place d’un pianoforte, pour soutenir le récitatif secco – désir du metteur en scène, la harpe présentant davantage un caractère napolitain, comme chacun sait.
Et répond pleinement une excellente et judicieuse distribution vocale. Teresa Iervolino, la mezzo rossinienne qui monte et marque ses débuts à l’Opéra de Paris, affirme un chant qui se joue des difficultés du rôle d’Angelina, en particulier dans son périlleux et célèbre rondo final. Juan José de León, jeune ténor venu du Texas et autre début à Paris, dispense pour Ramiro une technique vaillante, sertie d’un timbre clair qui évoquerait parfois Juan Diego Flórez. Isabelle Druet et Chiara Skerath plantent avec allant et fermeté Tisbe et Clorinda. Alessio Arduini et Roberto Tagliavini forment un Dandini et un Alidoro assurés, alors que Maurizio Muraro livre un Don Magnifico d’irrésistible bagout. Et tous de se réunir dans une juste participation au cours des nombreux et enchevêtrés ensembles vocaux, ici encore grâce à la direction pointilleuse de Dantone.
Pierre-René Serna
Rossini : La Cenerentola – Opéra de Paris, Palais Garnier, 10 juin ; prochaines représentations les 14, 17, 20, 23, 25, 30 juin, 2, 6, 8, 11 et 13 juillet 2017 / www.concertclassic.com/concert/la-cenerentola
Photo © Vincent Pontet
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