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La Chronique de Jacques Doucelin - Partenariat entre la Comédie française et l’Opéra de Paris : faisons un rêve…
Encore une bonne nouvelle à marquer d’une pierre blanche : l’Opéra de Paris et la Comédie française viennent de conclure un accord de partenariat afin d’offrir, dès la saison prochaine, six week-ends destinés « en exclusivité, est-il précisé, aux publics des régions ». (1) Vous me direz, ça n’est que justice… Certes, mais tout ce qui corrige les inégalités géographiques et les injustices entre Paris et la province doit être salué et encouragé vigoureusement. D’autant plus, et l’Etat a beau jeu de le rappeler régulièrement aux administrateurs successifs de nos deux principales scènes nationales, que les citoyens et contribuables français vivant hors de la capitale subventionnent très largement - au moins à égalité avec les Parisiens qui eux en profitent davantage grâce à la proximité - l’Opéra et la Comédie française.
Pour sa part, l’Opéra de Paris a engagé un partenariat avec la SNCF. Un premier accord offre une réduction de 25% sur les billets de train permettant d’assister en week-end à un spectacle de l’Opéra. Un second accord portant sur une sélection de représentations, certains week-ends de la saison 2011-2012, permet de bénéficier d’une réduction de 50% sur le billet de train et de 15 à 30% sur celui des spectacles. Les clients SNCF détenteurs de cartes de réduction (jeunes, escapade et seniors) bénéficient désormais en permanence des tarifs préférentiels pour la visite du Palais Garnier et des expositions temporaires de la Bibliothèque de l’Opéra. Enfin, à l’instar de ce qui se passe déjà pour certains musées, restaurants et salles de spectacles de Paris, les clients du réseau Intercités/SNCF peuvent désormais bénéficier d’une réduction « d’environ 20% sur les billets de certaines représentations à l’Opéra de Paris ». (2)
Vous n’êtes jamais content, diront certains, mais pour parfaire cette excellente initiative, il nous paraît indispensable d’inclure dans le forfait de ces week-ends culturels l’hébergement : attendons donc des accords avec quelques chaînes hôtelières. Puisqu’on en est à l’heure des souhaits, et pour nous limiter au seul domaine de la culture, pourquoi ne pas profiter de l’opportunité que représente la collaboration inespérée entre nos deux plus prestigieuses institutions théâtrales – Comédie française et Opéra – pour les inviter à croiser leurs abonnements en affichant des titres frères aux mêmes périodes. Par exemple, quel événement serait l’affichage en parallèle et dans des mises en scène jumelles, voire identiques, du Dom Juan de Molière en sa maison et à Bastille du Don Giovanni de Mozart, qui doit tant à son aîné !
Dans la même veine, à quand un doublé avec Le Mariage de Figaro de Beaumarchais au Français et des Noces de Figaro de Mozart à l’Opéra ? A ceux qui cherchent des idées pour attirer le chaland et l’attention des medias, en voilà une à creuser sérieusement. D’autant qu’elle recèle des possibilités d’économies – car il va bien falloir y penser d’un côté comme de l’autre ! - par le biais de coproductions de l’opéra et de la pièce d’origine. Pourquoi ne pas marier la Bérénice de Racine et La Clémence de Titus de Mozart ? La Traviata de Verdi et La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils ? Les Falstaff et autre Otello de Verdi et de Shakespeare ? Le Rigoletto de Verdi et Le Roi s’amuse de Victor Hugo ?
Et pourquoi pas un brassage géographique systématique ? Je veux dire qu’au lieu de faire voyager le public, l’Opéra de Paris pourrait accueillir une production venue d’un des principaux Opéras régionaux, de Strasbourg à Bordeaux, de Lyon à Toulouse, tandis que lui-même s’inviterait chez eux durant la même période avec l’un de ses spectacles et l’un de ses deux orchestres – le vert ou le jaune : c’est qu’on a les moyens à Paname ! Et qu’on ne vienne pas nous opposer l’argument des éternels immobilistes : « ça ne s’est jamais fait… » Si justement. Demandez donc à Nicolas Joel qui a exporté à la Bastille une production du Capitole du temps qu’il dirigeait l’Opéra de la ville rose. Le tout c’est de prévoir, donc de vouloir. Tenez, si le même Nicolas Joel avait eu le flair d’inviter à Paris la merveilleuse production du Ring de Wagner signée par David McVicar à l’Opéra national du Rhin, il aurait comblé le public parisien, facilité la tâche à son directeur musical, l’excellent Philippe Jordan, et à ses merveilleux musiciens tout en réalisant de confortables économies …
C’est le temps des vacances que je vous souhaite excellentes : l’occasion de rêvasser au soleil !
Jacques Doucelin
1) 6 week-ends sont proposés à des prix allant de 102 à 179 euros chacun pour deux spectacles :
- 29 et 30 octobre 2011 : Tannhäuser de Wagner (Opéra Bastille, le 29 à 19h) ; Bérénice de Racine (salle Richelieu, le 30 à 14h) ;
- 11 et 12 février 2012 : Orphée et Eurydice de Gluck (Palais Garnier, le 11 à 20h) ; Le Malade imaginaire de Molière (Théâtre Ephémère dans les jardins du Palais Royal, le 12 à 14h) ;
- 10 et 11 mars : La Bayadère de Noureev (Opéra Bastille, le 10 à 19h30) ; La Trilogie de la villégiature de Goldoni (Théâtre Ephémère, le 11 à 14h) ;
- 14 et 15 avril : Don Giovanni de Mozart (Opéra Bastille, le 14 à 19h30) ; Le Mariage de Figaro de Beaumarchais (Théâtre Ephémère, le 15 à 14h) ;
- 19 et 20 mai : Une puce, épargnez la de Wallace (Théâtre Ephémère, le 19 à 20h30) ; Roméo et Juliette de Berlioz, ballet de Sasha Waltz (Opéra Bastille, le 20 à 14h30) ;
- 26 et 28 mai : Le Barbier de Séville de Rossini (Bastille, le 26 à 19h30) ; On ne badine pas avec l’amour de Musset (Théâtre Ephémère, le 28 à 14h).
Réservation par correspondance (bulletins de réservation disponibles sur operadeparis.fr et aux guichets des trois salles de spectacle) .
Renseignements location : 0825 10 1680 (Comédie française) ; 01 40 01 18 15 et courriel à abo@operadeparis.fr (Opéra).
2) infos : 0892 89 90 90 / www.operadeparis.fr .
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Photo : DR
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