Journal
La Vie parisienne (version originelle de 1866/ Palazzetto Bru Zane) au théâtre des Champs-Elysées – Faire durer le plaisir – Compte-rendu
La Vie parisienne (version originelle de 1866/ Palazzetto Bru Zane) au théâtre des Champs-Elysées – Faire durer le plaisir – Compte-rendu
Le Comique et l’Athénée faisant relâche, le Châtelet ayant opté pour un (excellent !) « Cole Porter in Paris », l’opérette dans la capitale, Offenbach en l’occurrence, est revenue au théâtre des Champs-Elysées cette fois, avec la Vie parisienne. Créée à Rouen en novembre, reprise à Tours, la production du Palazzetto Bru Zane s’est installée avenu Montaigne pour une longue série un peu avant Noël. Dans l’actualité musicale plutôt terne de ce début janvier, on est heureux de constater que le plaisir dure jusqu’au 9 janvier et que, même si les places se font rares, il reste encore des possibilité d’assister à un spectacle qui fera date.
Outre le bonheur de savourer l’approche infiniment séduisante de Christian Lacroix (metteur en scène, décorateur et costumier), tout à la fois vivante, colorée, teintée de nostalgie aussi par endroits, le spectacle permet de découvrir la nouvelle édition de l’ouvrage d’Offenbach, établie par le Centre de musique romantique française de Venise au terme d’un sherlockholmesque travail de recherche visant a s’approcher au plus près de la version originelle que le compositeur avait été amené à modifier pour s’adapter aux contraintes de la création au théâtre du Palais-Royal en 1866.
Une version qui permet d’entendre pas mal de numéros inédits, certes, mais aussi – cela a dans doute été moins souligné par les commentateurs – de découvrir une orchestration nouvelle, plus riche, plus subtile, plus nuancée que ce que nous connaissions jusqu’alors et que la baguette de Romain Dumas s’attache à mettre en valeur, à la tête des Musiciens du Louvre – en très belle forme ! – pour ce qui est des représentations parisiennes.
Outre le bonheur de savourer l’approche infiniment séduisante de Christian Lacroix (metteur en scène, décorateur et costumier), tout à la fois vivante, colorée, teintée de nostalgie aussi par endroits, le spectacle permet de découvrir la nouvelle édition de l’ouvrage d’Offenbach, établie par le Centre de musique romantique française de Venise au terme d’un sherlockholmesque travail de recherche visant a s’approcher au plus près de la version originelle que le compositeur avait été amené à modifier pour s’adapter aux contraintes de la création au théâtre du Palais-Royal en 1866.
Une version qui permet d’entendre pas mal de numéros inédits, certes, mais aussi – cela a dans doute été moins souligné par les commentateurs – de découvrir une orchestration nouvelle, plus riche, plus subtile, plus nuancée que ce que nous connaissions jusqu’alors et que la baguette de Romain Dumas s’attache à mettre en valeur, à la tête des Musiciens du Louvre – en très belle forme ! – pour ce qui est des représentations parisiennes.
© Vincent Pontet
Mais par-delà l’intérêt musicologique de l’aventure, le succès revient évidemment d’abord à une distribution animée par un vrai esprit de troupe. Deux casts alternent depuis le démarrage cette Vie parisienne et nous avons pour notre part élu celle menée par la Gabrielle de Jodie Devos dont la présence mutine, le chic, l'art du chant toujours appuyé sur l’énergie du mot et l’efficacité comique jamais débraillée resteront dans les mémoires, tout comme Gardefeu et Bobinet, admirablement campés par Rodolphe Briand et Marc Mauillon (d’une santé resplendissante !). Dans le Baron de Gondremack, il faut savoir en faire un peu trop avec art : Franck Leguérinel (bien apparié à la Baronne de Sandrine Buendia) est l’homme de la situation : emperruqué et généreusement embarbé par l’imagination de Christian Lacroix, il signe une incarnation des plus savoureuses.
Totalement inédit, l’Acte IV permet à Ingrid Perruche, impayable, de chauffer à blanc, si l’on peut dire, le rôle de Madame Quimper-Karadec, idéalement entourée par Caroline Meng (Madame de Folle-Verdure), Laurent Kubla (Urbain), Elena Galitskaya (Pauline), Marie Kalinine (Bertha), Louise Pingeot (Clara) et Carl Ghazarossian (Prosper). Quant à Mauillon et Leguérinel, comme on pouvait s’en douter, ils ont eux aussi su faire leur miel du feydeauesque esprit de cet acte.
On n’oublie pas enfin le Brésilien haut en couleur d’Eric Huchet (également Gontran et Frick), ni la Métella d’Aude Extrémo, d’une sensualité et d’un charme ensorcelant dans son rondeau.
Il vous encore quelques occasions de découvrir le spectacle au TCE, sinon la captation du spectacle est disponible sur Arte Concert et un enregistrement suivra dans l’irremplaçable collection Opéra Français du Palazzetto.
Alain Cochard
Mais par-delà l’intérêt musicologique de l’aventure, le succès revient évidemment d’abord à une distribution animée par un vrai esprit de troupe. Deux casts alternent depuis le démarrage cette Vie parisienne et nous avons pour notre part élu celle menée par la Gabrielle de Jodie Devos dont la présence mutine, le chic, l'art du chant toujours appuyé sur l’énergie du mot et l’efficacité comique jamais débraillée resteront dans les mémoires, tout comme Gardefeu et Bobinet, admirablement campés par Rodolphe Briand et Marc Mauillon (d’une santé resplendissante !). Dans le Baron de Gondremack, il faut savoir en faire un peu trop avec art : Franck Leguérinel (bien apparié à la Baronne de Sandrine Buendia) est l’homme de la situation : emperruqué et généreusement embarbé par l’imagination de Christian Lacroix, il signe une incarnation des plus savoureuses.
Totalement inédit, l’Acte IV permet à Ingrid Perruche, impayable, de chauffer à blanc, si l’on peut dire, le rôle de Madame Quimper-Karadec, idéalement entourée par Caroline Meng (Madame de Folle-Verdure), Laurent Kubla (Urbain), Elena Galitskaya (Pauline), Marie Kalinine (Bertha), Louise Pingeot (Clara) et Carl Ghazarossian (Prosper). Quant à Mauillon et Leguérinel, comme on pouvait s’en douter, ils ont eux aussi su faire leur miel du feydeauesque esprit de cet acte.
On n’oublie pas enfin le Brésilien haut en couleur d’Eric Huchet (également Gontran et Frick), ni la Métella d’Aude Extrémo, d’une sensualité et d’un charme ensorcelant dans son rondeau.
Il vous encore quelques occasions de découvrir le spectacle au TCE, sinon la captation du spectacle est disponible sur Arte Concert et un enregistrement suivra dans l’irremplaçable collection Opéra Français du Palazzetto.
Alain Cochard
Offenbach : La Vie parisienne – Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 23 décembre 2021 ; dernières représentations les 5, 6, 7, 8 et 9 janvier 2022 // www.theatrechampselysees.fr/
Photo © Marie Pétry
Derniers articles
-
21 Décembre 2024Jacqueline THUILLEUX
-
19 Décembre 2024Jacqueline THUILLEUX
-
17 Décembre 2024Alain COCHARD