En février 2012, L’Orchestre Symphonique de Pittsburgh annonçait la prolongation du mandat de Manfred Honeck, directeur musical depuis 2007, jusqu’à la saison 2019-2020, ce qui constituerait un record de longévité dans un marché où les chefs changent de phalange de plus en plus rapidement.

Dès leurs premiers concerts, le très viennois Manfred Honeck – son frère, Rainer, est le Konzertmeister des Wiener Philharmoniker – et la phalange de Pittsburgh se sont trouvés nombre d’affinités électives. La critique évoqua immédiatement l’âge d’or qu’avait connu l’orchestre durant les mandats de Fritz Reiner (1938-1948), puis de William Steinberg (1952-1976), ce que confirme une intégrale discographique toujours en cours des symphonies de Mahler, splendidement captée par les micros du label Exton.

Fort de leur succès la saison passée, les revoici à Pleyel, hélas cette fois encore sans une symphonie de Mahler - damned ! -, mais avec la Heldenleben de Richard Strauss, dont Honeck devrait trouver le lyrisme contagieux et faire tonner les prodigieux effets – on croit déjà entendre les couleurs de plomb fondu de la Bataille – avec ce brio teinté d’amertume qui est sa marque dans les grandes pages straussiennes.

En première partie de concert, on écoutera attentivement Yuja Wang se frotter à la virtuosité sans esbroufe du Premier Concerto de Tchaïkovski, guettant moins ses doigts fulgurants que son sens musical qui nous a laissé plus d’une fois dubitatif. 26 ans, c’est encore tôt dans une carrière de pianiste, mais choisie par Abbado (dont d’ailleurs Honeck fut l’assistant au sein du Gustav Mahler Jugendorchester), la pianiste chinoise doit bien avoir en plus de sa virtuosité ébouriffante de la poésie et de l’invention. Les révélera-t-elle enfin le 6 septembre ?

Jean-Charles Hoffelé

Orchestre Symphonique de Pittsburgh, dir. Manfred Honeck, Yuja Wang, piano.

Œuvres de Tchaïkovski et de Richard Strauss

6 septembre 2013 - 20h

Paris - Salle Pleyel

www.sallepleyel.fr

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Photo : DR