Journal
Le War Requiem de Britten par Andris Nelsons - Le solennel et l’intime
En novembre 1940 la Cathédrale de Coventry fut détruite lors d’un raid aérien de l’aviation allemande. Vingt deux années plus tard un nouvel édifice, conçue par Basil Spence avec le concours pour la décoration intérieure des peintres John Piper et Graham Sutherland, fut inaugurée en grande pompe en présence de la Reine, l’occasion de festivités qui se prolongèrent durant deux semaines et dont l’acmé fut, le 30 mai 1962, la création du War Requiem de Benjamin Britten. Britten songeait à écrire un grand requiem dès 1948, encore sous le coup de l’assassinat du Mahatma Gandhi qu’il vénérait pour ses préceptes de non violence : on se souvient que le compositeur, pacifiste convaincu, s’était déclaré objecteur de conscience durant le second conflit mondial.
La commande pour l’inauguration de la nouvelle Cathédrale de Coventry le décida à composer à la fois un office pour les victimes de la guerre, mais également une parabole pour les survivants. On a donc les parties classiques de la liturgie des morts, chantée en latin, mais aussi, requérant un petit orchestre indépendant, un requiem « laïc » composé sur les poèmes de guerre de Wilfred Owen, disparu au champ d’honneur. C’est ce mariage du solennel et de l’intime, de la prière et de l’expérience, de l’oratoire et du récit qui fonde la poésie si singulière d’une partition qui s’est imposée comme le grand Requiem du XXe Siècle. Pour leur nouvelle visite au Théâtre des Champs-Elysées, Andris Nelsons et son Orchestre Symphonique de Birmingham ont choisi cette œuvre emblématique qu’ils donnèrent d’ailleurs le 30 mai 2012 à l’occasion du 50e anniversaire de sa création à Coventry, dans la Cathédrale et avec le même chœur - s’y adjoindra à Paris la Maîtrise de Radio-France – et avec les mêmes solistes : Erin Wall, Mark Padmore et Hanno Müller-Brachmann. On sait la puissance et l’impact émotionnel de leur interprétation car un DVD illustrant ce concert a été édité (1) et l’on vous engage vivement à assister à la soirée parisienne !
Jean-Charles Hoffelé
(1) Arthaus Musik 101659
Britten : War Requiem
Erin Wall, Mark Padmore, Hanno Müller-Brachmann, Maîtrise de Radio France, Choeur et Orchestre Symphonique de Birmingham, Andris Nelsons.
8 juin 2013 – 20h
Paris- Théâtre des Champs-Elysées.
www.theatrechampselysees.fr
> Vous souhaitez répondre à l’auteur de cet article ?
> Lire les autres articles de Jean-Charles Hoffelé
Photo : DR
Derniers articles
-
21 Décembre 2024Jacqueline THUILLEUX
-
19 Décembre 2024Jacqueline THUILLEUX
-
17 Décembre 2024Alain COCHARD