Journal
Leonard Slatkin dirige l’ONL - Lyon rugit (à nouveau) de plaisir - Compte-rendu
Voilà bien longtemps qu'on n'avait pas entendu un Orchestre national de Lyon en pareille forme ! Certes, la première partie, destinée à un enregistrement pour Sony Classical, appelle des réserves. Le minimalisme ensorcelant d'Arvö Part dans Fratres ne manque pas de galbe interprété par un orchestre qui a gagné en précision, mais la direction de Leonard Slatkin gagnerait à être davantage tournée vers la méditation pour vraiment convaincre. Et dans le Schelomo d'Ernest Bloch, le violoncelle de Sol Gabetta ne manque ni d'intériorité ni de charme, la soliste franco-argentine dominant parfaitement son propos, même si elle est reste en-deçà d’une phalange symphonique bien décidée à tenir le premier rôle.
Après l’entracte, l'ONL rend ses lettres de noblesse à l’archi-rebattue « Pathétique » de Tchaïkovski. Sans aucun sentimentalisme, Slatkin conjugue à merveille lyrisme, rigueur formelle et puissance tellurique notamment du côté des cuivres qu'on n'avait pas entendus aussi étincelants à Lyon depuis des lustres. Depuis son arrivée en septembre dernier, Leonard Slatkin a incontestablement accompli un travail méticuleux. Les violons ont gagné en luxuriance et, dans l’ouvrage du Russe, exhalent un merveilleux charme slave. Quant à l’Adagio lamentoso conclusif de l’Opus 74, il manifeste une gravité peu commune sous les archets de contrebasses et violoncelles en parfaite harmonie. Précision diabolique, sens du contraste, équilibre entre les pupitres : voilà qui est de très bon augure pour la suite.
Luc Hernandez
Lyon, Auditorium, 26 avril 2012
www.onl.fr
> Vous souhaitez répondre à l’auteur de cet article ?
> Lire les autres articles de Luc Hernandez
Photo : DSO
Derniers articles
-
21 Décembre 2024Jacqueline THUILLEUX
-
19 Décembre 2024Jacqueline THUILLEUX
-
17 Décembre 2024Alain COCHARD