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Les Etoiles du XXIe siècle au TCE - Comme s’il en pleuvait - Compte-rendu
Précieux rendez vous annuel que ces soirées consacrées à des étoiles venues d’ailleurs. La formule, qui fête cette année ses quinze années d’existence, est d’un académisme à toute épreuve, mais l’élément piquant réside dans la découverte de talents qui sans elle demeureraient inconnus du public français. D’autant que le choix procède d’un examen subtil du goût des amateurs de ballets, et des tendances néoclassiques qui peuvent renouveler le répertoire traditionnel, lequel demeure cependant à la base de ce défilé.
La marche à suivre étant bien rôdée, on ne s’étonnera pas de retrouver à chaque session une ou deux étoiles favorites du public, qui peut ainsi se raccrocher à une base connue avant de s’ouvrir aux autres. Il y eut Polina Semionova, la bellissime ballerine de l’Opéra de Berlin, aujourd’hui à l’American Ballet Theatre, il y eut aussi l’incroyable liane Lucia Lacarra, gloire du ballet de Munich. C’est aujourd’hui à Daniil Simkin de déchaîner l’enthousiasme. Ce lutin, cet elfe, a ébloui Paris depuis plusieurs années dans le cadre de ces galas d’étoiles: couvert de médailles d’or, dont la plus prestigieuse, celle du Concours de Varna, il arrivait de Wiesbaden, et affolait par ses sauts, son aisance acrobatique, la perfection vertigineuse de ses pirouettes, et par sa gaminerie. A ce jour, devenu star à l’American Ballet Théâtre, il a gardé à 26 ans toutes ses qualités, mais son charisme et sa personnalité se sont en outre affirmés. On lui a dû, avec sa délicieuse partenaire Yana Salenko, - elle aussi virtuose et glamour à la fois-, deux moments jouissifs, avec le très américain Stars and Stripes, pétaradant, et le beau pas de deux Pluie, sur un extrait des Goldberg.
Autres moments forts du spectacle, les extraits béjartiens toujours émouvants, notamment celui extrait de Ce que l’amour me dit, avec le beau Julien Favreau, au physique de dieu grec, et l’étrange et accrocheuse Elisabet Ros, pilier de la compagnie. Pure découverte, magnifique celle là, celle du couple venu du San Francisco Ballet, Maria Kochetkova et Taras Domitro, enlevant le fameux pas de deux de Don Quichotte avec un brio époustouflant, lui notamment grâce à des tours en l’air bien dans la lignée de la prestigieuse école cubaine. Et l’on retrouve toujours avec bonheur l’élégance au cordeau d’Evan Mc Kie, venu de Stuttgart, et plus que parfait. Que l’on ait été moins séduit par les danseurs kazakhs ou madrilènes n’a pas empêché d’apprécier l’abattage des premiers, la subtile sinuosité des seconds. Et le public sort heureux de ces rencontres au sommet, but principal de l’histoire. Le pari est rempli.
Jacqueline Thuilleux
Les Etoiles du 21e siècle – Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 20 septembre 2013
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Photo : Emmanuel Dony
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