On le sait trop bien, la France est souvent injuste envers ses chefs-d’œuvre. Plutôt que de s’évertuer à montrer qu’ils peuvent jouer Mahler ou Bruckner, nos orchestres devraient plus souvent songer à des bijoux de notre répertoire, telle la Symphonie en si bémol majeur op 20 (1889-1890) d’Ernest Chausson (1855-1899).

Mais il est heureusement des exceptions et l’Orchestre Lamoureux, qui consacre au répertoire français la presque totalité de sa première saison sous la direction de Fayçal Karoui (photo), n’a pas manqué d’inscrire cette partition clef des grandes années de la Société Nationale de Musique à l’affiche d’un de ses concerts.

Le 24 mars au Théâtre des Champs-Elysées, l’ancien assistant de Michel Plasson – c’est dire qu’il a été à très bonne école pour ce qui est de la curiosité envers le répertoire français - fera resplendir toute la générosité mélodique d’un ouvrage à la respiration et aux couleurs envoûtantes. Le bonheur ne s’arrêtera d’ailleurs pas là puisque le généreux programme que dirige Fayçal Karoui comprend aussi la rhapsodie España de Chabrier (un pièce créée par Charles Lamoureux en 1883), le Concerto pour deux pianos de Poulenc, sous les doigts de Frank Braley et Hélène Mercier, et Mort d’Heathcliff, une pièce extraite du ballet Hurlevent de Philippe Hersant (créé en 2002 à l’Opéra de Paris dans une chorégraphie de Kader Belarbi).

En bref, un programme aussi original qu’accessible, parfaitement dans l’esprit des concerts familiaux qui font le succès de l’Orchestre Lamoureux.

Alain Cochard

Orchestre Lamoureux, dir. Fayçal Karoui (le 24) et Laurent Goossaert (le 21)
Oeuvres de Chabrier, Poulenc, Hersant, Chausson
21 mars 2013
Rungis – Théâtre
24 mars 2013
Paris – Théâtre des Champs-Elysées

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Photo : DR