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Magdalena Kozena en récital au TCE - Voluptueuses correspondances


« Lettere Amorose » : tout un programme. Les troubles amoureux constituent le premier sujet des lettres que l’on lit à l’opéra, et la lettre se fait confession jusqu’à l’impudeur dans nombre de madrigaux, de scènes, de soliloques qui ponctuent le répertoire lyrique baroque, diamants peu repérés et donc peu montrés. C’est dans cet espace entre intimité et passion que Magdalena Kozena a conçu son dernier récital qu’elle donne un peu partout en Europe assorti d’un disque assez remarquable (1).

Challenge peu surprenant pour qui se souvient de ses premières armes, tout entières baroques. Et retour éloquent d’une voix qui semble recentrée, nourrie à nouveau, avide de mots et de son, et qu’on avait connu ces dernières années amollie et incertaine, franchement égarée parfois (sa Mélisande…). Dans un écrin très minimaliste, celui des solistes en cordes de Private Musicke, elle est bien plus libre dans ce répertoire. On ira l’entendre dans l’écrin toujours parfait pour sa voix pas si immense que cela du Théâtre des Champs-Elysées, en se régalant par avance de ce Si dolce é il tormento monteverdien qui anime depuis la parution du disque discussions et passions. La discorde, le débat sont, en art, toujours bon signes.

Jean-Charles Hoffelé

(1) Lettere Amorose (1CD Deutsche Grammophon - 002894779764)

Récital de Magdalena Kozena

Ens. Private Musicke

Œuvres de Monterverdi, D’India, Marini,

Kapsberger, Strozzi, Caccini, etc.

7 février 2011

Paris - Théâtre des Champs-Elysées

www.theatrechampselysees.fr

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Photo : DR

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