Le contexte international a été fatal au festival que Colmar accueille tous les étés et dont on a appris l’annulation dans la foulée de l’éclatement du conflit russo-ukrainien, mais les nouvelles ne sont pas forcément toutes mauvaises pour la musique dans la cité alsacienne. Après trois ans d’absence, le festival pascal Les Musicales de Colmar fait en effet son retour du 8 au 16 avril. Retour en beauté si l’on en juge par la qualité de la programmation imaginée par Marc Coppey (photo), directeur artistique.
 
Les Musicales de Colmar ont toujours eu la passion de la musique de chambre ; elles restent fidèles à cet ADN avec des concerts qui réuniront autour du violoncelle de Marc Coppey divers instrumentistes de la jeune génération – Anna Egholm, Paul Zientara, Nour Ayadi et bien d’autres (dont le fils de Marc Coppey, Emmanuel, remarquable violoniste) – dans des programmes intitulés « Small is beautiful », « Histoires russes », « In Vino Musica », sans oublier un Pierre et le loup placé ouverture de festival et destiné au public scolaire.
 

Goldmund Quartet © goldmundquartet.com
 
Toujours au chapitre chambriste, les amateurs du genre marqueront d’une pierre blanche la venue du Goldmund Quartet, ensemble allemand constitué il y a une dizaine d’années, révélé par le programme ECHO Rising Stars, que le public de la 9e Biennale de Quatuors de la Philharmonie avait vivement applaudi en janvier 2020 dans Mendelssohn et Haydn. C’est d’ailleurs ce dernier que les quatre jeunes archets ont choisi avec les Sept dernières paroles du Christ en croix.
 

Aziz Shokhakimov © J.B. Millot

Leur concert au musée Unterlinden prendra place au cœur d’un second week-end marqué par une forte présence de la musique symphonique. Le 100e anniversaire du Musée Bartholdi de Colmar offre en effet prétexte à un programme tout Dvorak réunissant le Concerto pour violoncelle sous l’archet de Marc Coppey et la non moins inoxydable Symphonie « Nouveau Monde » par le Prague Philharmonia et son directeur musical Emmanuel Villaume. C’est le moins que l’on pouvait offrir à la mémoire de l’auteur de la Statue de la Liberté. Patron du Philharmonique de Strasbourg, Aziz Shokhakimov sera lui présent avec ses troupes pour le concert de clôture, qui rassemble la Symphonie classique de Prokofiev, la 7e de Beethoven et le Concerto en sol de Ravel par Bertrand Chamayou. Une conclusion synonyme d’énergie et de lumière, particulièrement alléchante sous l’admirable baguette du jeune maestro ouzbek — et les doigts d'un ravélien de premier ordre ! 
 
Alain Cochard