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Nancy - Compte-rendu : Un Barbier di qualita !
C’est avec un grand plaisir que l’on retrouve la mise en scène du Barbier de Séville de François de Carpentries - présentée voici trois années déjà -, toujours aussi vivante, dans une dramaturgie de Karine Van Hercke. L’immense mur cadenassé du premier tableau, l’intérieur cossu aux murs couvert de papillons qui symbolisent la transformation de Rosine de chrysalide en papillon constituent le cadre d’une action sans temps mort digne des meilleurs vaudevilles.
La distribution fait la part belle au bel canto. Nigel Smith incarne un Figaro subtil, plein de finesse, chaleureux, et vocalise avec beaucoup d’allure. Sébastien Droy, au chant d’une rare élégance, campe un Almaviva enjôleur et sûr de son prestige. Karine Deshayes est la révélation de la soirée. Voix fruitée, vocalises parfaites aux aigus aériens, sa Rosine rusée a toujours le dernier mot et finira par épouser l’homme qu’elle aime.
Excellent Bartolo de Franck Leguérinel, qui défie avec brio le tempo endiablé de son air « a un dottore ». Carlo Lepore chante la « calunnia » avec force conviction grâce à des aigus sonnant tel « un colpo di cannone ». La grande réussite de ce spectacle tient pour beaucoup aussi au nouveau directeur musical, Paolo Olmi. S’appuyant sur l’édition musicologique d’Alberto Zedda (sans trombones ni timbales, mais gran cassa et piatti), sa battue précise et rigoureuse, sa maîtrise du crescendo rossinien donnent au final du premier acte une élégance et un style qui laissent respirer la phrase. Tempi vifs et alertes, couleurs chatoyantes : la direction de P. Olmi souligne à l’envi une direction d’acteurs réglée telle une horloge suisse.
Bernard Niedda
Rossini, Le Barbier de Séville - Opéra de Nancy et de Lorraine, le 6 mai 2008
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Photo : DR
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