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Paavo Järvi et l’Orchestre de Paris - Une rentrée flamboyante - Compte-rendu
Après avoir triomphé cet été au Festival d’Aix-en-Provence et aux Prom’s de Londres, l’Orchestre de Paris faisait sa rentrée, Salle Pleyel, sous la direction de son directeur musical Paavo Järvi, confirmant sa remarquable forme actuelle.
En ouverture, on découvre une création de Bechara El-Khoury, Orages, évocation tumultueuse d’années d’enfance au Liban où la nature prenait entre tonnerre et éclair une véritable dimension symphonique. Dans cette pièce contrastée à la fois violente et poétique, toujours suggestive, les musiciens (le cor d’André Cazalet, l’ensemble des cuivres…) manifestent engagement et puissance expressive.
Le Concerto n°2 pour violon et orchestre de Prokofiev est ensuite défendu avec tact et finesse par la Néerlandaise Janine Jansen, soutenue par la rythmique à la fois implacable et libre de Paavo Järvi. Cette exécution, d’une parfaite maîtrise technique limpide et subtile, pâtit toutefois d’un manque de passion et d’agressivité (Allegro ben marcato final) tout en se situant à un haut niveau par la variété des nuances et la qualité de l’archet (tout comme dans la Méditation de Tchaïkovski donnée en bis).
Véritable cantate profane pour voix, chœurs et orchestre, les célèbres Carmina Burana de Carl Orff (1937), alternance de rythmes obsessionnels et de mélodies issues de chants médiévaux de moines itinérants, provoquent toujours le même envoûtement. L’interprétation, d’une parfaite rigueur stylistique sous la baguette précise de Järvi, atteint grandeur et efficacité, relayée par les forces du Chœur de l’Orchestre de Paris et de la Maîtrise de Paris. La soprano Mari Eriksmoen, voix au timbre léger et touchant dans ses célestes interventions du Cour d’amour, le baryton Ludovic Tézier parfait d’assurance et de sens théâtral (In Taberna) et le contre-ténor Max Emanuel Cencic, “cerise sur le gâteau “ pour le bref « Olim lacus colueram », apportent leur contribution à une flamboyante exécution qui laisse bien augurer de la saison.
Michel Le Naour
Paris, Salle Pleyel, 12 septembre 2013
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Photo : Mirco Magliocca
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