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Paris - Compte-rendu : Oswald Sallaberger dirige Zaïde
On attendait avec impatience la présentation de l’opéra inachevé de Mozart Zaïde (1779) par l’Opéra de Rouen à l’auditorium de la Cité de la Musique, car c’était, en fait, la seule vraie nouveauté dans cette année Mozart jalonnée de chefs-d’œuvre archi-connus du maître de Salzbourg. Ce fut la confirmation que le plus bel air de l’ouvrage est bien le seul qui ait survécu, celui de la belle Zaïde au premier acte : Mozart y est au plus haut de son inspiration. Et comme ce morceau de roi a été servi par la jeune et belle soprano japonaise Shigeto Hata dont le timbre plein de fraîcheur et le sens prononcé du style ont fait merveille, chacun a été comblé.
Une découverte s’est imposée : contrairement à ce que la parenté de sujet avec L’Enlèvement au sérail pourrait faire croire, ce n’est pas ce premier Singspiel achevé par Mozart en 1782 que Zaïde annonce, mais, par l’importance de l’orchestre, Idoménée écrit dès l’année suivante en 1780. Le chef autrichien Oswald Sallaberger (photo ci-dessus) y a fait triompher ses musiciens rouennais, notamment dans les deux mélodrames - passages entièrement parlés mais accompagnés par tout l’orchestre – et le premier mouvement de la Symphonie parisienne donnée en guise d’ouverture.
L’Ode funèbre maçonnique de 1785 jouée en conclusion n’a pas révélé tous ses secrets : tempo un peu rapide et manque d’ampleur dynamique. C’est ainsi que l’ultime accord de do majeur n’a pas pris toute sa force de rayonnement dissipant les ténèbres des tonalités mineures. Les quatre chanteurs engagés dans l’aventure n’ont guère fait honneur aux couleurs du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dont ils sont issus.
Jacques Doucelin
Cité de la Musique, le 15 janvier 2006
Photo : DR
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