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Paris - Compte-rendu : Un sentiment d’urgence
Formation à géométrie variable, l’Ensemble Prometheus 21 aurait mérité une salle Gaveau comble pour son concert consacré à deux octuors de jeunesse, l’un de Georges Enesco, l’autre de Felix Mendelssohn. Le casting est de choix sous l’autorité bienveillante du violoniste Jean-Marc Phillips-Varjabédian (photo) accompagné de Mana Kato, Elodie Michalakakos, Lyonel Schmit (violons), ainsi que de Christophe Gaugué, Michel Michalakakos (altos), Eric-Maria Couturier et Raphaël Pidoux (violoncelles).
L’Octuor à cordes en ut majeur, op 7 d’Enesco, écrit à l’âge de dix-neuf ans, est rarement joué et pourtant cette œuvre dense, d’une durée de trois-quarts d’heure, fourmille d’inventivité, d’imagination et d’audace. Les interprètes, visiblement heureux de faire partager leur amour de cette musique, parviennent à installer un climat où la tension alterne avec la détente, l’expression lyrique avec l’agressivité rythmique.
Une version très aboutie, à l’image de l’Octuor en mi bémol majeur, op 20 de Mendelssohn exécuté après l’entracte. La vitalité d’inspiration d’un compositeur de seize ans est rendue avec une énergie contagieuse au risque parfois d’attacher moins d’importance aux détails qu’à l’esprit d’ensemble et à l’homogénéité de conception. La liberté ailée qui conduit chacun est un plaisir. Puisse-t-il vite se renouveler tant cette formation récemment constituée déborde de musicalité !
Michel Le Naour
Paris, Salle Gaveau, 1er décembre 2008
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