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Paris - Compte-rendu : Zimmerman-Tamestit-Poltéra : un trio à cordes d’exception


L’interprétation des cinq trios à cordes de Beethoven n’envahit pas les salles de concert. La raison tient essentiellement à leur difficulté d’exécution. Il faut en effet trois instrumentistes à cordes chevronnés capables d’oublier leur tentation de soliste pour vivre ensemble une expérience musicale où la subtilité et l’équilibre doivent s’exprimer sans effets de manche. Le Trio, constitué du violoniste allemand Frank Peter Zimmermann, de l’altiste français Antoine Tamestit (photo) et du violoncelliste suisse Christian Poltéra, est à ce titre exemplaire.

Au Théâtre de la Ville, dans les trois Trios de l’op. 9 (les plus aboutis), la connivence qu’ils entretiennent fait oublier la jeunesse de leur coopération. La justesse d’intonation ainsi que la poésie, l’émotion, l’intimité qui se dégagent ne se départissent jamais d’une simplicité de ton. Ces partitions d’un Beethoven encore sous l’emprise du modèle haydnien prennent ainsi valeur de chefs-d’œuvre, au-delà même de leur caractère agréable. Les coups de boutoir (Allegretto du Trio op 9 n°2) comme le lyrisme à fleur de peau (Adagio con espressione de l’op 9 n°3) deviennent annonciateurs des futurs Quatuors op 18 et, par la grâce de ces trois chambristes unis pour le meilleur, la perfection semble être de ce monde.

Michel Le Naour

Théâtre de la Ville, 27 septembre 2008

Voir l’interview en vidéo d’Antoine Tamestit

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Photo : DR

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