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Playlist musicale - Le Poème de Chausson par Christian Ferras – Brûlante poésie
Noué il y a peu, un partenariat entre Concertclassic et le site de streaming Radiooooo vous offre accès à une playlist, riche d’environ 200 morceaux pour le moment, des extraits souvent, des partition complètes parfois aussi.
Le week-end passé a fait honneur à la musique d’Ernest Chausson, avec d’une part « Proust en Chausson(s) », très beau spectacle du Centre de Musique de Chambre de Paris conçu autour du Concert op. 21 du compositeur français (https://bit.ly/3sEDvTS), et de l’autre un streaming de l’Orchestre National de Lille dirigé par Alexandre Bloch au cours duquel, après avoir offert du Concerto pour orgue n° 1 de Thierry Escaich (avec le compositeur en soliste) une interprétation mouvante et contrastée à souhait, le directeur musical a retrouvé la Symphonie op. 20 de Chausson, partition qui lui est chère et dont il a signé un très bel enregistrement pour Alpha Classics en 2018 (le Poème de l’amour et de la mer avec Véronique Gens le complète). Des affinités que la captation du 16 janvier, disponible sur la chaîne youtube de l’ONL, confirme avec un souffle généreux (https://bit.ly/3bSr9S1)
Restons en l'excellente compagnie d'Ernest Chausson : en 1892, un an après la création de la Symphonie en si bémol majeur à la Société Nationale, le compositeur attaqua la rédaction de son Poème op. 25 pour violon et orchestre, qui l’occupa jusqu’en 1896. Chausson n’éprouvait aucun attrait pour le concerto traditionnel et ses « acrobaties ». Concentration et rejet de l’effet vont de pair avec une profonde poésie dans le Poème. Debussy en louait « l’harmonieuse proportion. Rien n’est plus touchant de douceur rêveuse que la fin, poursuivait-il, lorsque la musique, laissant de côté toute description, toute anecdote, devient le sentiment même qui en inspire l’émotion. Ce sont des minutes très rares dans l’œuvre d’un artiste. »
Moment rare aussi que la rencontre de l’archet d’un Christian Ferras (photo) de 20 ans et du Poème dans l’enregistrement gravé en 1953 pour Decca, avec l’Orchestre National de Belgique dirigé par Georges Sébastian. Magique et brûlant ; écoutez plutôt :
Alain Cochard
Photo © DR
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