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Récital de Marie Perbost et Joséphine Ambroselli au Musée Guimet (Streaming) – Comme un roman lyrique –Compte-rendu

Sous l’égide du Centre international Nadia et Lili Boulanger, et premier rendez-vous de sa saison de récitals, l’auditorium du Musée Guimet s’ouvre (pour quelques privilégiés dont nous étions et en streaming sur RecitHall) au duo de la soprano Marie Perbost (photo) et de la pianiste Joséphine Ambroselli. Les deux artistes, Grand prix de duo chant-piano du Concours International Nadia et Lili Boulanger 2015, forment une paire complice depuis déjà quelques années. Quant à Marie Perbost, elle accumule les distinctions, dont celles de Révélation artistique lyrique de l’ADAMI en 2016 et de Révélation artiste lyrique aux Victoires de la musique classique 2020.

Le programme de ce concert avait déjà été étrenné par les deux protagonistes, mais se présente sous une forme renouvelée. Il s’agit d’une suite de mélodies et de lieder qui viennent illustrer des extraits du roman Une Vie de Maupassant, dits par nos deux intervenantes, dans une mise en scène avec gestes et déplacements réglés autour du piano et d’une simple chaise. Jean Chaffard-Luçon et Pascal Neyron conçoivent la mise en scène sous des lumières et une technique assurées par l’équipe de l’auditorium du Musée Guimet. Pour couronner l’affaire, François Le Roux délaisse le chant pour se faire présentateur et commentateur. Intitulée « Le ciel était trop bleu » d’après Spleen de Verlaine (et de la mélodie tirée d’Ariettes oubliées de Debussy), la soirée se veut spectacle musical et littéraire, comme un roman lyrique.
 

Joséphine Ambroselli © Benjamin Pautrot 

Des mélodies de Fauré, Debussy, Reynaldo Hahn, Poulenc, se poursuivent par des lieder de Brahms, Hugo Wolf, Richard Strauss, Schubert et Grieg (sur le poème Zur Rosenzeit de Goethe), pour treize pages conjuguant répertoire français et allemand. Assurément le répertoire de notre chanteuse (lancé sans l’appoint de partition). Celle-ci s’affirme d’une vaillance et d’un lyrisme à toute épreuve, passant de sons effleurés à des élans intenses dans un legato toujours maîtrisé. Marie Perbost se confirme bien comme l’une des sopranos émergentes du moment ; une artiste qu’il faudra désormais suivre. Joséphine Ambroselli ne lui cède pas en musicalité et en vitalité, dans une virtuosité pianistique sans faille qui sait se faire diaphane ou emportée, mais toujours en parfait dialogue avec le chant. Et l’une et l’autre d’un jeu et de mimiques en phase avec leur action sous-jacente, notamment lors de leurs évolutions pour les passages parlés qui leur reviennent. Toutefois, alors que la chanteuse épanche pour ces passages une déclamation sonore et articulée, résultant assurément de sa maîtrise vocale, sa partenaire se fait plus discrète sinon moins bien projetée dans sa diction. Et ainsi le livre se referme sur une heure et demie de transcendance poétique.
Notez enfin que le 11e Concours international chant-piano Nadia et Lili Boulanger se tiendra du 9 au 12 décembre à Paris

Pierre-René Serna

Paris, auditorium du Musée Guimet, 19 février 2021. Disponible en replay pendant deux semaine sur : www.cnlb.fr
 
Photo © Christophe Peleon

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