Les grands Otello sont rares, deux par génération au plus. Le retour du spectacle conformiste d’Andrei Serban qui, à chaque reprise, subit quelques épurations bienvenues n’est probablement qu’un prétexte pour dévoiler au public parisien l’Otello du moment, Aleksandrs Antonenko, dont le ténor de bronze a déjà mis Salzbourg à ses pieds. L’acteur est charismatique, l’artiste stylé, la voix phénoménale de projection, de mordant, de velours aussi. Si on avait pu entendre Burian chanter Otello, cela aurait été probablement approchant.

A ne pas manquer, d’autant que Nicolas Joel lui oppose la Desdémone très glamour de Renée Fleming. Lucio Gallo reprend son Iago plus noir tu meurs, les comprimari sont brillants sur le papier, Marco Armiliato est chez lui dans les derniers Verdi qu’il fouette et caresse avec un art certain, décidément bien des raisons pour courir à cette reprise. Attention, les aficionados de Renée Fleming iront aux représentations de juin, à compter du 4 juillet Tamar Iveri lui succédera.

Jean-Charles Hoffelé

Verdi : Otello
Paris, Opéra Bastille, du 14 juin au 16 juillet 2011
www.operadeparis.fr

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Photo : DR

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