Mercredi 13 septembre, l’Orchestre de Paris inaugure la Salle Pleyel rénovée après quatre ans de fermeture. La Symphonie « Résurrection » lance une saison à la gloire du répertoire orchestral.

Ouf !, doivent se dire les musiciens de l’Orchestre de Paris et Christoph Eschenbach. La sinistre Salle Mogador n’est plus qu’un mauvais souvenir : mercredi 13 septembre ils auront le privilège d’inaugurer la nouvelle Salle Pleyel avec la Symphonie n°2 « Résurrection » de Gustav Mahler. Tout un symbole…

Après quatre années de travaux, le public s’apprête donc à retrouver Pleyel, sous un visage bien différent de ce qu’il a pu en connaître auparavant. Cette quatrième rénovation depuis l’ouverture du lieu en 1927 a été confiée à l’architecte François Céria et à Artec Consultants. Avec un budget de 27 millions d’euros (1), la salle a été entièrement reconfigurée. La diminution du nombre de places (de 2370 à 1913) et les divers aménagements pratiqués aboutissent à un gain en volume de 30% par auditeur. On attend avec impatience de pouvoir juger du résultat…

Pour cette réouverture, la Salle Pleyel – qui est désormais gérée par une filiale de la Cité de la musique – a mis les petits plats dans les grands.
De retour au bercail, l’Orchestre de Paris, premier « orchestre résident » de la Salle Pleyel entame donc le 13 septembre une série d’une cinquantaine de concerts. On reviendra au fil des mois sur ceux-ci, mais notez dans un proche avenir, la reprise de la Symphonie n°2 de Mahler dès le 14 septembre, puis une Journée Portes Ouvertes, le 17 septembre (en entrée libre de 10h à 18 h 30), un récital de Roberto Alagna et Jeff Cohen (le 17 à 20h – pas en entrée libre !).

La célébration du 90ème anniversaire d’Henri Dutilleux a conduit l’Orchestre de Paris à programmer plusieurs œuvres du maître. Dès les 20 et 21 septembre on entendra ainsi Xavier Phillips dans Tout un monde lointain, sous la baguette d’Armin Jordan, qui fera son miel de cet ouvrage, comme des Debussy et Ravel également au programme.

La musique française occupe une belle place dans les concerts de l’Orchestre de Paris. Le 27 septembre, Gilbert Amy dirige un programme Saint-Saëns, Amy, Debussy et Stravinski, les 4 et 5 octobre « Timbres, Espace, Mouvement » de Dutilleux résonne sous la baguette de Yutaka Sado (aux cotés d’œuvres de Mozart et Chostakovitch) et le 11 octobre un grand chef français bien trop rare à Paris Yann-Pascal Tortelier enflammera les Métaboles (au cours d’une soirée dont le soliste sera Bruno Leonardo Gelber pour le Concerto n°26 de Mozart).

Au public de l’Orchestre de Paris de retrouver ses habitudes rue du Faubourg Saint-Honoré. Ce qui ne devrait pas être trop difficile dans la mesure où il ne les avait jamais véritablement prises rue de Mogador…

Second «orchestre résident » à Pleyel, le Philharmonique de Radio France y sera présent dès le 15 septembre avec Myung-Whun Chung dans un programme français comportant en particulier Daphnis et Chloé. Forte d’une vingtaine de concerts à Pleyel, la saison du Philharmonique réserve de passionnants rendez-vous : le 29 septembre, Aldo Ciccolini sera ainsi le soliste du Concerto n°5 «L’Egyptien » de Saint-Saëns, sous la baguette de Mikko Franck. Un ouvrage où le pianiste à fait merveille cet été au Festival de Montpellier ! Début de saison chargé donc pour un « Philhar » qui, par ailleurs, accompagne les treize premières représentations du Chanteur de Mexico au Châtelet, du 20 septembre au 1er octobre, sous la baguette de Fayçal Karoui.

On constate que dès la rentrée, les grands axes de la saison de Pleyel se dessinent. La salle a noué un lien privilégié avec le London Symphony Orchestra et celui-ci joue Beethoven avec Bernard Haitink dès les 18 (Symphonies nos 2 et 3) et 19 (Symphonies n°5 et 8) septembre. Enfin, autre caractéristique de la programmation du nouveau Pleyel, les instruments anciens y trouvent leur place comme le prouve, le 22 septembre, une Création de Haydn par les Gabrieli Consort & Players de Paul McCreesh.

Luxueuse et alléchante saison 2006-2007 à la Salle Pleyel donc. On suggèrera seulement aux organisateurs de concevoir une brochure de lecture plus commode l’an prochain.

Alain Cochard

Programme détaillé et réservation

(1) il s’agit là du budget de rénovation de la salle proprement dite. S’y ajoutent 5 millions pour les bureaux et 1 pour le show-room.

Photo : DR