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Retour à TraklTrois questions à Philippe Hersant
Du 20 au 29 novembre, la programmation très diversifiée d’ « Orchestres en Fête » sera entre autres prétexte à diverses créations. Ainsi le baryton Konrad Jarnot et l’Orchestre National des Pays de la Loire dirigé par Isaac Karabtchevsky interprètent-ils les 25, 26, 27 et 29 novembre Cinq poèmes de Trakl de Philippe Hersant. Le compositeur présente ici ce nouvel ouvrage et évoque par ailleurs les liens privilégiés qu’il entretient depuis plusieurs années tant avec l’Orchestre des Pays de la Loire que celui de Bretagne à Rennes.
Vous êtes compositeur en résidence à l’Orchestre de Bretagne et invité régulièrement (depuis 2006) par l’Orchestre National des Pays de la Loire : que vous apportent ces liens privilégiés avec ces formations.
Philippe Hersant : Il est très agréable de retrouver des musiciens que l’on n’a pas suffisamment le temps de connaître lors d’un concert isolé où l’on ne s’adresse en général qu’au chef. Ceci est rendu possible par une résidence qui conduit non seulement à écrire de nouvelles œuvre mais aussi à ce que des partitions plus anciennes soient reprises. Avec l’Orchestre des Pays de la Loire j’en suis à mon cinquième ou sixième concert et des contacts se sont également noués avec des instrumentistes. Je sais que certains d’entre eux vont jouer certaines de mes pièces de musique de chambre. Je ne dis pas que les contacts ne peuvent pas avoir lieu lors d’un concert isolé, mais ils sont évidemment bien plus réduits. Des liens privilégiés avec un orchestre rendent les musiciens plus familiers du style d’un compositeur, plus à l’aise dans ses œuvres.
L’autre grand avantage concerne le public : les abonnés ne sont pas forcément friands de musique contemporaine et il devient possible de tisser des liens avec les auditeurs, en organisant des présentations, des débats ; ainsi la musique d’aujourd’hui paraît moins déroutante. Je constate d’ailleurs que le public est toujours très heureux de discuter avec un compositeur. Je le ferai pour les Cinq poèmes de Trakl comme pour les œuvres qui ont précédé, car cela correspond au souhait de Michel Ayroles, l’administrateur de l’ONPL.
Venons-en aux Cinq poèmes de Trakl pour baryton et orchestre : pourquoi avoir choisi ce poète, quelle a été la genèse de cette partition et comment s’organise-t-elle ?
P. H. : Tout est parti d’une commande de l’Orchestre des Pays de la Loire, qui souhaitait une œuvre vocale, ce qui m’a tout de suite plu. Quant à Trakl, c’est la troisième fois que je le mets en musique (après Paysage avec ruines et Der Wanderer). A vrai dire, ce n’était pas vraiment le poète vers lequel j’envisageais a priori de me tourner cette fois, mais j’y suis revenu presque malgré moi. C’est un auteur dont les images, l’univers, un peu sombre certes, m’inspirent beaucoup.
J’ai essayé, avec un orchestre assez fourni, de parvenir à un résultat aussi transparent que possible, en écrivant pour une succession d’ensembles de musique de chambre, pour arriver dans le dernier lied, sur l’un des derniers poèmes de Trakl, à quelque chose d’assez apocalyptique où toute la masse orchestrale est utilisée.
En novembre et décembre, l’Orchestre de Bretagne reprendra l’une vos pièces intitulée Patmos. Quelle en est l’origine ?
P. H. : Il s’agit d’une pièce pour cordes datée de 2007 écrite en hommage à Jean-Louis Florentz, un compositeur que j’admirais beaucoup. Elle s’inspire que quelques mesures de sa dernière œuvre et consiste en une dérive un peu rêveuse.
Propos recueillis par Alain Cochard, le 16 novembre 2009
Concert de l’Orchestre National des Pays de la Loire
Œuvres de Hersant, Brahms et Wagner
Les 25 et 26 novembre à Nantes, Cité des congrès
Les 27 et 29 novembre, Anger, Centre des congrès
www.onpl.
Orchestre de Bretagne : www.orchestre-de-bretagne.com
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Photo : DR
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