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Riccardo Muti au Festival de Saint-Denis

Deux soirées avec l’Orchestre National de France et le Chœur de Radio-France dirigés par Riccardo Muti dans la Messe de Chimay de Cherubini donnent le coup d’envoi de la partie classique du Festival de Saint-Denis.

Un prélude instrumental par le duo de violons Baiba Skride-Renaud Capuçon (25 mai, 20h 30 – Légion d’honneur) et le moment sera venu pour Riccardo Muti de donner le véritable coup d’envoi du volet classique du Festival de Saint-Denis avec un ouvrage aussi rare au concert que cher au cœur du maestro italien : la Messe de Chimay de Luigi Cherubini (1760-1842).

Bien oublié aujourd’hui, le compositeur florentin fit une très belle carrière à Paris à partir de la Révolution. Cherubini surmonta certains échecs (ex. Anacréon en 1803), tout comme il fit face aux aléas de la vie politique française, en particulier durant la période l’Empire (il entretenait de difficiles relations avec Napoléon…). Il profita considérablement du retour des Bourbons et nommé directeur du Conservatoire de Paris en 1822, il conserva ce poste jusqu’à sa mort.

Messe de Chimay ? C’est en effet durant un séjour chez le prince de Chimay que Cherubini commence en 1808 la rédaction d’une messe qui marque son retour à une forme qu’il n’a pas abordée depuis ses années d’études. Vaste composition pour soprano, ténor, basse, chœur et orchestre, la partition de Cherubini a toujours attiré Riccardo Muti, aussi bien que les autres grandes réalisations sacrées de l’auteur de Médée. Il est vrai que le sens théâtral du maestro fait idéalement corps avec l’esthétique d’un créateur à mi-chemin entre classicisme et romantisme. Solistes de l’enregistrement que Muti a signé en 2003 de la Messe de Chimay (EMI), Ruth Ziesak et Herbert Lippert sont présents aux côtés de la basse Ildebrando d’Arcangelo pour deux concerts (30 et 31 mai – 20h 30 - Basilique Saint-Denis)

Les grandes fresques chorales ont la faveur du Festival de Saint-Denis cette année puisque Paavo Järvi s’empare de la Symphonie n°2 de Mahler à la tête de l’Orchestre National (5 et 6 juin) tandis que M.Y. Chung conduit un Requiem de Verdi (8 et 9 juin) dont Rolando Villazon tient la partie de ténor pour la première fois de sa carrière. Mais Mozart et sa Messe en ut sont au programme aussi, avec l’Ensemble Orchestral de Paris et John Nelson (29 et 30 juin). Quant à Dvorak, il est présent avec la Messe en ré mineur dirigée par Janos Furst, lors d’un concert ouvert par un récital d’orgue de l’excellent Pierre Pincemaille (21 juin).
Au chapitre sacré, il convient également d’inscrire le concert Vivaldi de Sandrine Piau et de l’Accademia Bizantina d’Ottavio Dantone (20 juin) et l’originale confrontation de Couperin et de la musique soufie proposée par les ensembles de Kenneth Weiss et de Kudsi Erguner (2 juin - 20h30)

Des concerts symphoniques, sous la baguette de Kurt Masur ou de Christoph Eschenbach, figurent également au programme d’une manifestation qui n’oublie pas le lyrique avec l’opéra Les Aveugles de Xavier Dayer. Cette partition inspirée de Maeterlinck, donnée en création mondiale sous la baguette de Guillaume Tourniaire, offre une nouvelle occasion aux élèves de l’Atelier Lyrique de l’Opéra de Paris de faire montre de leurs qualités (Théâtre Gérard Philipe, 19, 20 et 31 juin).

On n’oubliera pas enfin des rendez-vous mozartiens à la Légion d’honneur, en particulier un « Da Ponte raconte Mozart » avec des solistes du Philharmonique de Radio France (18 juin – 17h)

Alain Cochard

Retrouvez la programmation détaillée…


Photo : DR

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