Le 3ème épisode de MUSICoMAN, fruit de la collaboration de l’Ensemble Calliopée de Karine Lethiec avec Musée d’Archéologie National de Saint-Germain-en-Laye(MAN) a déjà permis de découvrir une création de  Kryštof Mařatka : Altotem, pièce pour alto et harpe qui se veut totem protecteur du précieux patrimoine conservé au MAN, véritable mémoire de l’humanité.
A la différence d’Altotem et son inspiration globale, la nouvelle partition de K. Mařatka, Sono Sapiens, 5e épisode de MUSICoMAN, prend sa source, son souffle vaut-il mieux dire, dans des fragments de flûtes découvertes entre 1921 et 1954 dans la grotte d’Isturitz, dans la vallée de l’Arberoue au Pays Basque, toutes fabriquées dans des os de vautour, dont la datation nous fait remonter à 35 000 avant J.C.
 

La passion précoce de Mařatka pour la musique traditionnelle tchèque l’a progressivement amené à s’intéresser à celle d’autres pays et à développer une passion pour les musiques ethniques, à s’émerveiller des beautés que les hommes sont capables d’obtenir avec des moyens extrêmement réduits. A partir de certains fragments des flûtes d’Isturitz, le MAN a fait reconstituer des instruments que Kryštof Mařatka a patiemment appris à en jouer pour imaginer Sono Sapiens et déployer toute une panoplie de sonorités en dialogue avec un alto, ici à la fois instrument à archet et quasi à percussion par la nature de certains pizzicati.
« Je me sens comme un intermédiaire », confie un compositeur qui offre aux oreilles de ses contemporains une musique plongeant ses racines dans un passé immémorial. Une manière de relier les temps, de puiser dans la mystérieuse énergie des origines matière à création. Une démarche que Mařatka qualifie d’un joli néologisme, « originnovation ». Son résultat prend, avec Sono Sapiens, la force envoûtante d’un rituel chamanique ...