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Steven Isserlis au Théâtre des Abbesses – Le style et la liberté – Compte-rendu
Steven Isserlis au Théâtre des Abbesses – Le style et la liberté – Compte-rendu
La météo ensoleillée d’un samedi après-midi aura sans doute dissuadé les mélomanes de se rendre au théâtre des Abbesses pour assister au récital du violoncelliste Steven Isserlis (photo, né en 1958). Dommage car son programme, d’une densité minérale, méritait pourtant d’être vécu.
Dans la Suite n° 1 de J.-S. Bach, l’artiste anglais prend immédiatement possession d’un instrument avec lequel il fait corps : l’archet se meut avec une aisance et une fluidité totalement dominées. On ne se pose plus la question de savoir si l’interprétation est historiquement informée, classique ou romantique tant la leçon de style s’impose avec force.
La pièce In Memoriam Ferenc Wilheim de György Kurtág sur des poèmes de Pilinszky János et Gérard de Nerval, se présente comme des haïkus quasi weberniens. D’une exécution libérée de toute entrave, elle s’enchaîne à la Suite n° 3 de Benjamin Britten dans laquelle Isserlis, par l’intériorité d’un jeu d’une perfection lumineuse, se met au seul service de la musique pure.
Après l’entracte, le court Az Hit (La Foi) de Kurtág tiré des Dits de Péter Bornernisza mène sans transition à la Suite n° 6 de J.-S. Bach ; sa virtuosité à couper le souffle et son urgence suscitent l’enthousiasme d’Ivry Gitlis présent dans la salle. En bis, le célèbre Chant des oiseaux de Pablo Casals, atteint des sommets d’intensité et de perfection instrumentale sous l’archet d’un des violoncellistes les plus accomplis de notre époque.
Michel Le Naour
Dans la Suite n° 1 de J.-S. Bach, l’artiste anglais prend immédiatement possession d’un instrument avec lequel il fait corps : l’archet se meut avec une aisance et une fluidité totalement dominées. On ne se pose plus la question de savoir si l’interprétation est historiquement informée, classique ou romantique tant la leçon de style s’impose avec force.
La pièce In Memoriam Ferenc Wilheim de György Kurtág sur des poèmes de Pilinszky János et Gérard de Nerval, se présente comme des haïkus quasi weberniens. D’une exécution libérée de toute entrave, elle s’enchaîne à la Suite n° 3 de Benjamin Britten dans laquelle Isserlis, par l’intériorité d’un jeu d’une perfection lumineuse, se met au seul service de la musique pure.
Après l’entracte, le court Az Hit (La Foi) de Kurtág tiré des Dits de Péter Bornernisza mène sans transition à la Suite n° 6 de J.-S. Bach ; sa virtuosité à couper le souffle et son urgence suscitent l’enthousiasme d’Ivry Gitlis présent dans la salle. En bis, le célèbre Chant des oiseaux de Pablo Casals, atteint des sommets d’intensité et de perfection instrumentale sous l’archet d’un des violoncellistes les plus accomplis de notre époque.
Michel Le Naour
Paris, Théâtre des Abbesses, 17 juin 2017
Photo © stevenisserlis.com
Photo © stevenisserlis.com
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