C’est plutôt dans le domaine de la musique de chambre que l’on avait repéré le talent de Théo Fouchenneret jusqu’à ce qu’un Premier Prix au Concours de musique de Genève (1) en 2018 ne donne la pleine dimension d’un musicien très complet qui a depuis fait évoluer son activité au profit de sa carrière de soliste, n’hésitant pas à se confronter à des partitions parmi les plus exigeantes du répertoire.
 
A preuve, pour son premier disque en soliste, chez La Dolce Volta (2), Fouchenneret s’est lancé le défi de la Sonate op. 106 de Beethoven. Une aventure aussi redoutable qu’exaltante, que l’artiste de 26 ans assume avec une autorité confondante, sachant canaliser la phénoménale énergie de l’ouvrage avec autant d’art qu’il en souligne les lignes de force. D’évidence, il récolte les fruits de sa fréquentation assidue en public. Placée en début d’enregistrement, une Sonate « Waldstein » lumineuse et virile donne le ton ; la « Hammerklavier » de Fouchenneret confirme la place de tout premier plan que le pianiste occupe parmi les interprètes de la nouvelle génération.

 
Beau début de parcours discographique, et belle entrée en matière pour  la nouvelle saison des Pianissimes ! Une fois de plus la série proposée par Olivier Bouley offre un exemple de curiosité, d’ouverture aux jeunes talents et de prise de risques dont certains organisateurs, pourtant amplement sécurisés par la subvention publique, pourraient s’inspirer ...
 

Toute la saison s’inscrit d’ailleurs dans la même optique puisque, après Fouchenneret, on découvre les noms de Jean-Baptiste Doulcet, singulier musicien que l’on a pu applaudir au Festival européen Jeunes Talents début juillet (1), Dmitry Shishkin, Premier Prix ex æquo avec Fouchenneret en 2018 à Genève, le Quatuor Moreau, Jean-Paul Gasparian, Paul Zientara (alto) et Gaspard Thomas (piano), le Trio Helios, Clément Lefevre, Mao Fujita et, enfin, Tanguy de Williencourt (une soirée lisztienne avec Orianne Moretti en récitante).
 
Pour l’heure, rendez-vous avec Fouchenneret, le 16 septembre dans le bel auditorium du Musée Guimet : outre Beethoven (Sonate « Waldstein »), le programme convie Brahms (Variations Haendel), Mendelssohn (Rondo capriccioso) et Fauré (4e Nocturne).
 
Alain Cochard

(1)         www.concertclassic.com/article/73e-concours-international-de-musique-de-geneve-pianofinale-partage-franco-russe-compte
 
(2)         LDV 80 (dist. Harmonia Mundi)

(3)         www.concertclassic.com/article/jean-baptiste-doulcet-au-20e-festival-europeen-jeunes-talents-lart-de-la-narration-compte
 
Théo Fouchenneret, piano
Œuvres de Beethoven, Brahms, Mendelssohn et Fauré
16 septembre 2020 – 20:00
Paris – Musée Guimet (2 rue Boissière, 16^e)
 
www.pianissimes.org/fouchenneret/

NB : Le récital sera également disponible en streaming (payant) sur www.recithall.com
   
Photo © Kaupo Kikkas