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Un Stravinski méconnu - Michel Tabachnik dirige Perséphone

Michel Tabachnik

Pour le mélomane curieux, le concert que Michel Tabachnik dirige à la tête du Brussels Philharmonic mercredi 21 octobre est sans conteste l’un des plus séduisants du cycle Stravinski/Xenakis de la Cité de la musique. Le mélodrame Perséphone de Stravinski ne figure souvent en effet dans les programmes.

A l’instar de Ravel avec son Boléro quelques années plus tôt, c’est à la demande de la danseuse Ida Rubinstein que l’auteur entreprit la composition d’un ouvrage écrit sur un livret d’André Gide. En trois tableaux - « Perséphone ravie », « Perséphone aux Enfers », « Perséphone renaissante » - le mélodrame fut créé à l’Opéra de Paris, le 30 avril 1934, avec Ida Rubinstein, dans des décors et une mise en scène d’André Barsacq.

Rare occasion d’entendre un ouvrage à l’écriture très claire et épurée – dans la lignée d’Apollon Musagète(1928) -, la soirée que dirige Tabachnik réunit Emmanuelle Béart en récitante, le ténor Gilles Ragon et le chœur Accentus pour ce qui constituera sûrement une découverte pour pas mal d’auditeurs.

En contrepoint de ce Stravinski d’inspiration grecque, Antikhthon de Xenakis (1971) trouve d’autant plus logiquement sa place que Michel Tabachnik en fut le créateur le 21 septembre 1974 à Bonn. De passionnantes retrouvailles avec une pièce d’inspiration pythagoricienne où la musique s’inspire de l’idée de « feu central », d’une source d’énergie « inconnue et mystérieuse » de l’univers, pour reprendre les termes de l’auteur. Faisons toute confiance à Tabachnik pour exalter les couleurs et tendre les ressorts d’une partition qui ajoute à l’attrait de ce concert. Alain Cochard

Cité de la musique
Mercredi 21 octobre à 20 h

Programme détaillé de la Cité de la musique

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Photo : DR
 

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