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Yannick Nézet-Séguin et le Philharmonique de Rotterdam - imagination et vitalité - Compte-rendu
Depuis 2008, date à laquelle il a pris les commandes de l’Orchestre Philharmonique de Rotterdam, le Québécois Yannick Nézet-Séguin (photo) est régulièrement invité au TCE avec la phalange néerlandaise. Au fil des années, le travail accompli (en particulier sur le plan des cordes ou de l’homogénéité des pupitres), l’enthousiasme d’une direction techniquement parfaite et imaginative accomplissent des miracles dans tous les répertoires abordés.
Pour ce programme franco-tchèque, le chef a choisi en ouverture La Moldau de Smetana, partition de moins en moins jouée dans l’Hexagone et qui fit jadis à Paris les beaux jours des concerts dominicaux. Chaleur, couleur, lyrisme caractérisent une exécution à l’ampleur saisissante, décrivant avec une densité conquérante tous les états de ce fleuve mythique, emblème de la Bohème.
Autre climat avec Poème de l’amour et de la mer de Chausson dont le chef parvient à saisir la qualité d’inspiration, la tristesse incommensurable et les atmosphères de serre chaude. La mezzo hollandaise Christianne Stotijn (que l’on a souvent entendue avec Bernard Haitink) excelle dans l’expression des sentiments : l’intonation de sa voix wagnérienne fait oublier une prononciation parfois peu compréhensible des vers de Maurice Bouchor.
En seconde partie, Nézet-Séguin séduit de bout en bout dans la Symphonie « du Nouveau Monde » par la clarté des plans sonores (Allegro molto initial), l’émotion (un Largo à la tristesse infinie), l’exaltation (Scherzo) et la fougue jubilatoire (Allegro final) qu’il manifeste.
En bis, La Danse slave n°1 est marquée par l’enthousiasme d’une baguette qui étouffe un peu l’orchestre par son tempo effréné. Là encore, pourtant, la rutilance, la vitalité emportent l’adhésion. On comprend le succès que le jeune maestro connaît auprès des maisons d’opéras et des orchestres qu’il dirige - il vient d’ailleurs de prendre ses fonctions de directeur musical à Philadelphie.(1)
Michel Le Naour (1) signalons par ailleurs la parution récente d’un Don Giovanni enregistré avec le Mahler Chamber Orchestra et Ildebrando D’Arcangelo dans le rôle-titre (3CD DG 477 9878)
Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 17 septembre 2012
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Photo : DR
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