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Zubin Mehta et le Philharmonique d’Israël - Une passion partagée - Compte-rendu
Depuis plus de quarante ans, le chef indien Zubin Mehta entretient avec l’Orchestre Philharmonique d’Israël une relation privilégiée. On était curieux d’entendre ce géant de la baguette, aujourd’hui âgé de 75 ans, dans Mahler, compositeur qu’il a souvent défendu avec talent (en particulier une Symphonie « Résurrection » avec la Philharmonie de Vienne en 1975, toujours considérée comme une référence discographique).
En début de programme, le célèbre Concerto pour violon n°1 de Max Bruch est défendu avec finesse par Vadim Repin dont la justesse n’est pas toujours au rendez-vous. Plus routinier qu’inspiré, sa lecture est au diapason de l’accompagnement par cœur de Mehta, puissante mais sans grande poésie. Le bis auquel Repin nous a depuis longtemps habitués (Le Carnaval de Venise de Paganini) offre un exemple réussi d’un festival de chausse-trappes violonistiques.
D’un geste souple, précis et ample, Mehta conduit les musiciens avec une aisance naturelle dont la Cinquième de Mahler ressent les effets. D’une perfection formelle, y compris dans les redoutables polyphonies (Scherzo et Rondo-Finale), son interprétation, sans être tendue et foudroyante (Trauermarsch initiale), possède autorité, souffle et pugnacité rythmique. Expressifs dans un Adagietto de rêve d’un tempo allant, les archets israéliens font feu de tout bois par le lyrisme et la cohésion de leur sonorité. L’enthousiasme des musiciens, visiblement heureux de leur collaboration avec Mehta, est partagé par les ovations du public qui, debout, peine à quitter la salle.
Michel Le Naour
Paris, Salle Pleyel, 18 septembre 2011
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Photo : DR
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