Le Centenaire de l’Armistice du 11 novembre 1918 prend un relief particulier dans la programmation musicale du Musée de l’Armée avec un cycle intitulé « Silence des armes et chant de la terre ». Inauguré le 11 octobre par Jean-Philippe Collard (que l’on retrouve le 16 novembre, à 2 pianos et 4 mains, en compagnie de Marcela Roggeri), il se poursuit jusqu’au 18 décembre avec des programmes souvent très originaux. Celui du 8 novembre, qui réunit le violoncelliste Sébastien Hurtaud, la soprano Nathalie Manfrino et l’Orchestre Symphonique de la Garde Républicaine (dirigé par François Boulanger et Daniel Linton), mérite le détour. A côté de La Marseillaise et de pages de Debussy, Massenet et Saint-Saëns, on pourra en effet entendre pour la première fois à Paris le Concerto Requiem – Chemin des Dames du Néo-Zélandais Gareth Farr (photo, né en 1968). 

Sébastien Hurtaud © DR

« Dédié à la mémoire des combattants de la Première Guerre mondiale et au rôle fondamental des femmes à l’arrière », l’ouvrage a été créé en mai 2017 par Sébastien Hurtaud en Nouvelle-Zélande et repris, en première française, par ce même soliste le 14 septembre 2017 dans le cadre du Festival de Laon. Son élaboration aura été marquée par une étroite collaboration entre le compositeur, dont trois arrière-grands-oncles – James, Charles et Vincent Byrne – sont morts lors des batailles de la Somme, et un soliste familier de l’esthétique de G. Farr et qui a joué un rôle essentiel dans la mise en route du projet. On se réjouit de pouvoir bientôt découvrir le Concerto Requiem, autant que de l'entendre sous l'archet d'un remarquable violoncelliste français, plus connu en Nouvelle-Zélande (où il a remporté le Premier Prix de la Adam Cello Competition en 2009) et aux Etats-Unis que chez nous.

Alain Cochard

8 novembre 2018, Paris, Cathédrale Saint-Louis des Invalides / saisonmusicale.musee-armee.fr/concert.html#!2018-2019&Un-violoncelle-et-une-voix-pour-seules-armes 
Photo © garethfarr.com