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L’Ensemble Consonance au 3ème Festival « Concerts d’Automne » de Tours – Apothéose française – Compte-rendu
Parmi celles-ci, l’Ensemble Consonance de François Bazola (photo) figurait tout naturellement à l’affiche du Festival 2018 dans un superbe programme français. Les mélomanes parisiens connaissent mieux le nom de Bazola en tant que chef de chœur des Arts Florissants (sa complicité avec William Christie remonte à 1987 – il faisait partie du chœur du mythique Atys d’où ont émergé tant de personnalités), mais depuis 2011, date de la fondation de Consonance, l’artiste mène un travail aussi discret que remarquable avec un ensemble vocal et instrumental qui s’est distingué dans deux ouvrages majeurs de la musique sacrée française de la fin du 17ème Siècle : les Te Deum de Lully et de Charpentier.
A la tête d’une quinzaine de choristes (parmi lesquels on relève les noms de Dominique Visse, Roland Nédélec ou Frédéric Caton) et d’une vingtaine d’instrumentistes, François Bazola signe une interprétation infiniment convaincante, aussi vécue qu’équilibrée. Toute la majesté « Grand Siècle » de l’écriture resplendit, sans que rien ne se fige dans quoi que ce soit d’inutilement hiératique. Un chanteur et chef de chœur mène l’affaire, ne l’oublions pas, et veille continûment à la souplesse de la phrase, à la respiration du texte musical. L’ouvrage de Lully – que le compositeur écrivit en 1677 pour le baptême de son fils, dont le parrain n’était autre que Louis XIV ... – dévoile ses richesses. Bazola et ses troupes savent affirmer les caractères des différentes sections tout en préservant l’élan général de l’ouvrage, porté un orchestre de très belle tenue.
Ce dernier ne se distingue pas moins dans le Te Deum de Charpentier – partition chère à Consonance, qui l’avait donnée l’an passée déjà au Puy-en-Velay –, où, dès le fameux Prélude, on note le soin apporté à l’articulation. Clarté et dynamisme : admirable façon de lancer la phrase ; l’attention est d’emblée captée et pas un instant ne se relâche tout au long d’une composition dont Bazola, en vrai sculpteur de son, soigne continûment les couleurs afin de coller au mieux au sens des mots et au différentes configurations vocales, entre plénitude majestueuse et moments de recueillement. Il sait aussi conduire une progression dramatique qui culmine dans les trois dernières sections, d’une émouvante prégnance.
En bis, la fameuse Passacaille d’Armide de Lully montre une profonde noblesse. On se dit que Consonance mériterait amplement de trouver sa place de temps à autre dans la fosse du Grand Théâtre pour des productions lyriques baroques ...
Alain Cochard
Photo © Rémi Angeli
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