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Chiara Skerath en récital au Festival de Beaune 2021 – Eblouissant florilège – Compte-rendu
Au terme d’un premier week-end du Festival de Beaune, qui aura permis d’apprécier le rare Lucio Silla de Mozart sous la baguette de Laurence Equilbey ainsi que le Gloria de Vivaldi et le Magnificat de Bach (et son Concerto en ré mineur sous les doigts de Stéphane Fuget) menés vigoureusement par Jean-Christophe Spinosi, Chiara Skerath (photo) réserve un récital de haute volée. Dans l’écrin acoustique éminemment propice de la salle des Pôvres des historiques Hospices de Beaune, cette soprano réclamée par les plus grandes scènes lyriques internationales, distille airs de Mozart et de ses contemporains.
Commencée par deux mélodies françaises du génial Salzbourgeois (Oiseaux si tous les ans, Dans un bois solitaire), la soirée s’achève par des extraits d’opéra de Gluck (d’Orphée et Eurydice, ainsi que du rare Le Feste d’Appolo), en passant par Haydn (Fidelity), Johann Christian Bach (La dolce flamma, dans l’ornementation de Mozart), Vivaldi (Sposa son disprezzata), Hasse (Perdero l’amato bene, extrait de Piramo e Tisbe) et un autre air mozartien (Alma grande). Autant de pages que la soprano a déjà bien éprouvées et qu’elle maîtrise au mieux. Passant avec aisance de l’anglais (chez Haydn) au français et à l’italien, cette chanteuse de mère suisse italienne et de père belge, joue de ces répertoires variés et se joue de leurs difficultés. Dans une expression ardente autant que diverse se succèdent arias ornementés (chez Hasse ou J C Bach), effet joyeux du pasticcio (chez Vivaldi), intensité émotive (Mozart) ou dramatique (Gluck). L’expressivité gestuelle et physique s’ajoute au bénéfice d’une technique vocale des plus assurées, voguant de la demi-teinte aux élans, jamais prise en défaut jusque dans les cadences virtuoses les plus échevelées. Un florilège éblouissant servi avec art et porté par le piano attentif et complice d’Antoine Palloc.
En bis, demandé par un public trépignant, le fameux air « O mio babbino caro » du Gianni Schicchi de Puccini expose avec brio l’autre facette d’un talent multiple. Et pour conclure, « Deh Vieni » de la Suzanne des Noces de Figaro, achève de conquérir l’enthousiasme de l’auditoire. Moment de choix.
Pierre-René Serna
Salle des Pôvres des Hospices de Beaune – Festival de Beaune, 11 juillet 2021 // Le Festival international d’Opéra baroque & romantique de Beaune se poursuit jusqu’au 31 juillet 2021 :
www.festivalbeaune.com
Photo © Capucine de Chocqueuse
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