Annulation en 2020, streaming en 2021 : le Festival de Pâques de Deauville a connu ces deux dernières années un sort comparable à celui de nombreuses manifestations. Comme tant d’autres, il aura bientôt la joie de retrouver son public, du 16 avril au 7 mai à la salle Elie de Brignac, avec une 26 édition au cours de laquelle, de Jonas Vitaud, Pierre Fouchenneret et Lise Berthaud à Shuichi Okada, Paul Zientara (alto), Stéphanie Huang (violoncelle) ou Vassily Chmykov(violon), trois générations de musiciens se retrouveront pour des concerts embrassant un vaste répertoire, du baroque au XXe siècle.
 
Dans les habitudes de Deauville depuis un bon moment, la musique et les instruments anciens y seront présents dès le concert d’ouverture avec un programme « Amazone » par Léa Desandre (photo) et l’Ensemble Jupiter de l’excellent Thomas Dunford (photo), qui fait écho à un enregistrement (Erato) haut en couleur et en émotions. Elles ne devraient pas manquer le lendemain lors d’un tout Schubert (Trio op. 100, Quintette à deux violoncelles) confié à Mi-Sa Yang, Shuichi Okada, Manuel Vioque-Judde, Bumjun Kim, Stéphanie Huang et Adam Laloum. Quant aux amateurs de programmes hors des sentiers battus, ils guetteront le dernier concert (18/04) du week-end inaugural pour lequel l’ensemble à vent La Fresque et Jonas Vitaud ont retenu des pièces de Kurtág, Enesco, Lutoslawski, Ligeti, Escaich et – vraie rareté – du Tchèque Oldrich Flosman (1925-1990).
 

Le Consort © leconsort.com
 
On ne relève qu’un concert le week-end suivant (23/04), mais important car marqué par la venue de l’Orchestre Régional de Normandie et Jean Deroyer, pour la première fois invité au Festival de Pâques, dans un programme Pärt, Mozart et Schumann. Le méconnu Concerto pour violon de ce dernier résonnera sous l’archet de Pierre Fouchenneret et devant les micros de B Records en prévision d’une parution dans le futur cycle Schumann de la collection « Deauville Live ».
 

Quatuor Hanson © Rémi Rière 

Avec Grieg et Messiaen d’une part, Mozart de l’autre, les rendez-vous des 29 et 30 avril possèdent bien des atouts eux aussi. La trop peu fréquentée Sonate pour violoncelle du Norvégien, par Edgar Moreau et David Kadouch, tiendra compagnie au Quatuor pour la fin du temps ; Raphaëlle Moreau et Raphaël Sévère rejoignant les deux artistes précités. Quant à Mozart, Le Consort lui fera honneur : un récent concert au théâtre des Champs-Elysées a démontré les affinités de Justin Taylor et de son ensemble avec le compositeur autrichien. Taylor qui, on s’en souvient, avait fait ses débuts de pianofortiste à Deauville en 2016 dans le 17e Concerto de Mozart (1) ; il interprète entre autres cette fois le 12e Concerto KV 414 en version de chambre.
 
Le talent est affaire de famille chez les Fouchenneret : Pierre retrouvera son frère cadet Théo, pianiste, en ouverture du dernier week-end du 26e Festival, mais aussi Lise Berthaud et deux jeunes et talentueux archets applaudis cette saison au Centre de Musique de Chambre : Vassily Chmykov et Paul Zientara, dans des œuvres de Mozart (Quatuor avec piano KV 478),  Schumann (Sonate pour violon et piano n° 1) et Bruckner (Quintette à cordes).
Enfin, deux formation bien connues des habitués du Festival de Pâques et parmi les meilleures de la nouvelle génération, les Quatuor Hermès et Hanson (2), feront cause commune pour l’Octuor op. 20 de Schubert lors d’une soirée de clôture qui entendra aussi Guillaume Bellom et Ismaël Margain dans des pages à quatre mains de Schubert et de Mendelssohn.
 
Alain Cochard