Voici Sara Baras, longue dame rouge, avec laquelle on pourra célébrer l’an neuf sur le mode du zapateado qu’elle pratique en virtuose flamboyante. Certes, il s’agit d’un art intime, fait plus pour des feux de camps ou des patios andalous, mais le siècle dernier a donné à cette forme étrange de célébration de la vie, du corps et des passions, une dimension nouvelle, adaptée aux grandes salles : d’une méditation resserrée, il est passé au stade de spectacle grand public. Cela l’a parfois un peu vidé de son intensité.
Heureusement, il est des artistes comme Sara Baras qui ont su éviter cet écueil. Depuis vingt ans, la diva originaire de Cadix est l’une des prêtresses du flamenco, et on en aura encore la preuve avec ce nouveau spectacle, Alma, qui se veut rêveur, et pour lequel elle s’est entourée de musiciens hauts en couleur, notamment pour l’indispensable soutien vocal, Rubio de Pruna et Matías López, outre sa compagnie, fondée en 1998. Une soirée qui donnera chaud.
 
Jacqueline Thuilleux