Le Festival de Sablé est de retour du 23 au 26 août et fête ses 45 ans cette année. Indissociable de son nom, le qualificatif baroque apparaît plus que jamais d’actualité. Conseillère artistique de la manifestation depuis l’an dernier, Laure Baert est resté pleinement fidèle au répertoire qui a fait la réputation de la manifestation (fondée en 1978 sous l’impulsion de Jean-Bernard Meunier), mais en apportant une touche de modernité, des à-côtés souriants susceptibles d’attirer un public nouveau, sans tomber dans les facilités et la démagogie.
 

Leonardo García Alarcón, parrain du Festival de Sablé © Vincent Ardelet

Sablé offre une édition 2023 sous le signe de l’éclat avec quatre journées très denses (23-26 août). Après l’ouverture toute vivaldienne proposée par l’Orchestre de l’Opéra Royal de Versailles avec Stefan Plewniak (photo, direction et violon), la jeune mezzo Blandine De Sansal – révélée par le Concours de Chant Baroque de Froville l’an dernier –  et les Chanteurs d’Oiseaux (Jean Boucault et Johnny Rasse), d’autres ensembles bien référencés trouvent place, tels que Vox Luminis, le Banquet Céleste ou encore la Cappella Mediterranea de Leonardo García Alarcón, désormais parrain du Festival de Sablé, dans l’« opéra imaginaire » Amore Siciliano.
 

Paolo Zanzu © Caleb Krivoshey

A leurs côtés, on ne peut que se féliciter de la présence d’artistes et de formations de la nouvelle génération : la merveilleuse gambiste Lucile Boulanger dont le programme reprendra le dialogue Bach/Abel que l’on a tant goûté dans l’enregistrement paru chez Alpha, Le Stagioni de Paolo Zanzu dans des pages de Corelli et Scarlatti, ou encore Près de votre Oreille (dir. Robin Pharo) pour un hommage à William Byrd, compositeur dont 2023 commémore, bien discrètement, la 400e anniversaire de la disparition. Il aura affaire ici à des serviteurs aussi informés qu'inspirés.
 

Agathe Peyrat et Pierre Cussac © Martin Colombet
 
La fondation de Spark remonte certes à 2007, mais l’ensemble allemand demeure trop peu connu de ce côté-ci du Rhin ; le bonheur sera d’autant plus grand de le retrouver dans un programme allant de Bach au Beatles en passant ... par Luciano Berio ! Sa présence à Sablé est révélatrice de la volonté de Laure Baert d’ouvrir des fenêtres sur des univers autres que le baroque. Un récital d’accordéon de Théo Ould ou encore celui d’Agathe Peyrat et Pierre Cussac, qui mêle baroque et chanson française, en sont deux autres exemples – alléchants !
 
Enfin, fidèle parmi les fidèles du Festival de Sablé, la Compagnie de danse L’Eventail de Marie-Geneviève Massé est au rendez-vous avec Tusitala : la promesse d’un spectacle joyeux et enlevé propre à fédérer un très large public.