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Mozart, Wagner et la mélodie - Trois questions à Markus Werba, baryton
Après Guglielmo l’année passée, Marcus Werba revient au Théâtre des Champs-Elysées pour incarner Don Giovanni. Avec cette nouvelle production signée Stéphane Braunschweig, il retrouve Jérémie Rhorer à la tête du Cercle de l’Harmonie. A une semaine de la première, l’attachant baryton autrichien a accepté de répondre à Concertclassic.
Comment abordez-vous cette nouvelle production pour laquelle vous retrouvez Jérémie Rhorer ?
Markus Werba : J’ai chanté mon premier Don Giovanni à Vienne alors que je n’avais que 21 ans. Depuis, ma vision du rôle a naturellement évolué. D’ailleurs Stéphane Braunschweig met l’accent sur le personnage de Leporello, et Don Giovanni est vu à travers le regard de son valet. C’est très intéressant, d’autant que la mise en scène et les éclairages se concentrent sur nos visages et ce qu’ils expriment. Pour ce qui est de Jérémie Rhorer, j’avais déjà fait avec lui Cosi fan tutte ici même au TCE en mai dernier comme vous savez, puis Les Noces de Figaro à la Wiener Staatsoper cet automne ; il ne restait plus que Don Giovanni.
Qu’est-ce que cela change pour vous de travailler avec un orchestre sur instruments d’époque ?
M. W. : Jérémie Rhorer choisit un diapason à 430, là où un orchestre « romantique », comme à Vienne, joue à 445. Ce n’est pas plus difficile, juste une question d’habitude pour le corps et les cordes vocales. En revanche, ce qui m’intéresse, c’est le travail sur l’expressivité, le sens des mots, auxquels je deviens de plus en plus sensible, au fur et à mesure que je travaille le répertoire du lied et de la mélodie française.
Quels sont vos prochains engagements et vos projets ?
M. W. : Cet été, je vais faire mon premier Wagner à Salzbourg : Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg où je serai Beckmesser. Ce qui est étonnant, c’est que l’écriture de certains passages est très lyrique : par exemple la sérénade au deuxième acte, qui requiert un mezza voce comme le « Deh vieni alla finestra » de Don Giovanni. Pour moi, on ne peut pas réduire Beckmesser à un personnage ridicule. C’est aussi un rival de Walther von Stolzing, pour le chant comme pour Eva. Ensuite, j’aborderai le rôle de Wolfram. Je reviendrai à Vienne en octobre pour une nouvelle production de La Flûte enchantée. Et j’ai également prévu de faire avec Posa mon premier Verdi. Mais ce n’est pas parce que l’opéra prend beaucoup de temps que j’oublie le lied et la mélodie. La liberté d’interprétation que j’y trouve m’attire de plus en plus.
Propos recueillis par Gilles Charlassier, le 15 avril 2013
Site officiel de Markus Werba : www.markuswerba.com
Mozart : Don Giovanni
25, 27, 30 avril, 3, 5 & 7 mai 2013
Paris – Théâtre des Champs-Elysées
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Photo : www.markuswerba.com
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