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L’Orchestre du Conservatoire face à Schönberg et Stravinski - Contre, tout contre - Compte-rendu
Conjuguer dans un même concert pages de Schönberg et de Stravinski est une initiative riche d’enseignements comme en témoigne la confrontation proposée à la Cité de la musique. Sous la direction de Pascal Rophé, l’Orchestre du Conservatoire, associé masses chorales de l’Orchestre de Paris et de l’Armée française, propose en écho un regard à la fois différent et complémentaire sur deux créateurs qui ne cessèrent, au fil des ans, de se jauger.
En soliste, François-Frédéric Guy (photo) interprète le complexe Concerto pour piano de Schönberg. A mille lieues de l’austérité sérielle, il donne de cette partition une exécution incendiaire et engagée au cours des quatre mouvements enchaînés, rattachant avec clarté Schönberg et l’héritage brahmsien. Accompagnement fluide et concentré des jeunes musiciens tenus par une main de fer dans un gant de velours.
La courte cantate Babel de Stravinski (six minutes) – œuvre tardive entrant dans une commande plus vaste sur la Genèse, proposée à sept compositeurs – permet au récitant William Nadylam de faire preuve d’une intensité déchirante, présente également dans Un survivant de Varsovie de Schönberg qui laisse la gorge nouée.
La Symphonie de Psaumes de Stravinski montre l’orchestre littéralement happé par la conduite rythmique précise et implacable de Pascal Rophé. L’homogénéité des forces chorales, admirablement préparées par Lionel Sow et Emilie Fleury, apporte un supplément d’âme. Une soirée de beauté pure à marquer d’une pierre blanche.
Michel Le Naour
Paris, Cité de la musique, 10 avril 2013
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Photo : DR
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