Premier violon supersoliste de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, par ailleurs très active en tant que soliste et chambriste, Geneviève Laurenceau est aussi directrice de festival depuis 2010, année où elle a lancé une manifestation dans son Obernai natal. A l’approche de la 4ème édition (24-31 juillet), elle répond à Concertclassic.

Quelles étaient vos motivations en créant un festival de musique de chambre à Obernai ?

Geneviève Laurenceau : C’est la ville de mon enfance, il n’y avait pas encore de festival à Obernai même et je savais pouvoir y trouver le soutien nécessaire. C’est donc avec une bande d’amis présents sur place que nous nous sommes lancés dans cette aventure. Obernai est vrai petit bijou alsacien et dispose de salles dont j’ai testé l’acoustique et qui me paraissaient bien convenir. Mon envie était très liée au départ à un lieu où j’avais envie de faire de la musique. Je n’avais pas d’idée préconçue sur la programmation mais, en l’élaborant, j’ai constaté que le résultat était dès la première année très représentatif de ce que je suis : une musique classique qui n’a pas de frontières, qui peut aussi bien côtoyer la danse, les claquettes, la littérature, les musiques du monde, le jazz, la musique de film. J’essaie de garder un horizon très ouvert ; je me dis que tout ça ce sont des vases communicants, des énergies communicantes et j’avais envie de les réunir… à Obernai !

Hormis le coup de main des amis, quels sont les soutiens dont vous disposez pour bâtir ce festival ?

G. L. : La municipalité d’Obernai est un fidèle partenaire. Il serait même possible dans les prochaines années - je m’avance peut-être un peu, mais le sujet est de plus en plus souvent évoqué - qu’une salle soit construite. Le Conseil général du Bas-Rhin et le Conseil régional d’Alsace nous aident aussi. Et puis différents mécènes interviennent : AIDA, l’association des entreprises mécènes de l’Orchestre de Toulouse, nous suit depuis le départ ; cette année le groupe d’assurance AGIPI nous apporte une participation assez importante, à côté de la Spedidam, de la Caisse des dépôts. Je suis par ailleurs heureuse de pouvoir bénéficier pour l’accueil des musiciens de la générosité d’hôteliers d’Obernai (Le Parc, La Cour d’Alsace, Le Gouverneur). Le musée Würth, les vins Bestheim ou le bijoutier Mosser, entres autres, sont également de la partie. Au moment du lancement du Festival, j’avais effectué un travail assez colossal sur le terrain. L’équipe s’est un peu étoffée par la suite et compte depuis cette année une personne chargée de démarcher les mécènes.

En quoi se distingue cette 4ème édition ?

G. L. : J’avais très envie de donner la transcription pour trio à cordes des Variation Goldberg réalisée par Dmitri Sitkovetski - se sera le cas le 29 juillet à la synagogue, lieu qui sonne très bien, lors d’une soirée que je partagerai avec Lise Berthaud, Victor Julien-Laferrière, et le comédien Eric Génovèse. A partir de ce concert auquel je tenais beaucoup, j’ai imaginé des programmes comportant pratiquement tous des transcriptions (dont certaines originales, réalisées pour le 4ème Festival), autour de thèmes bien définis : America, Jazz and co, Carnet de bal, La Musique fait son cinéma, Dans les brumes du Nord, etc. Un fois encore l’éclectisme domine au cours d’une édition où je retrouve des musiciens que je connais bien et que je suis heureuse de côtoyer à Obernai. Il importait pour moi que ce festival soit un moment de plaisir partagé et d’amitié.

Par ailleurs, tout un travail pédagogique est réalisé, pendant l’année et durant le festival, par ma sœur Justine, violoncelliste. Il se concrétisera en particulier le 27 juillet lors d’un concert pour les enfants. J’ajoute enfin que les répétitions des concerts sont ouvertes au public et… qu’un stage de claquettes par Fabien Ruiz – le coach de The Artist – est proposé trois jours durant (28-30 juillet) !

Propos recueillis par Alain Cochard, le 26 juin 2013

4ème Festival de musique de chambre d’Obernai

Du 24 au 31 juillet 2013
67210-Obernai – lieux divers
www.festivalmusiqueobernai

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Photo : Les Deux Hêtres