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Piotr Anderszewski à l’Orchestre de Paris - Bonheur parfait - Compte-rendu
Après une rentrée enthousiasmante, l’Orchestre de Paris persiste et signe avec un programme où Paavo Järvi entraîne ses musiciens sur des sommets, preuve de la forme actuelle et de la cohésion de la phalange parisienne.
Dès le Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy, la subtilité de touche (la flûte aérienne de Vicens Prats), la clarté des registres, la clarté de la ligne donnent le ton. Le Concerto pour piano n°3 de Bartók montre Piotr Anderszewski au meilleur de sa forme : pureté et équilibre sonores (Allegretto initial), limpidité fascinante de timbre dans une atmosphère nocturne (Adagio religioso), richesse de la texture (Finale). Accompagnement de rêve de Järvi qui tisse un envoûtant écrin autour du soliste. En bis, la Sarabande de la Première Partita de Bach, en apnée, tient le public en haleine.
La Symphonie en trois mouvements de Stravinski, au néoclassicisme affiché, offre une superbe démonstration de perfection technique : chef et instrumentistes s’en donnent à cœur joie face cette profusion rythmique traitée au scalpel ! Tenue par une baguette sûre, l’inexorable progression du Boléro de Ravel permet à l’orchestre entier de faire flèche de tout bois avec des interventions sensuelles et chaleureuses de tel ou tel (la clarinette de Pascal Moraguès, le cor de Benoît de Barsony, le hautbois de Michel Bénet, le basson de Giorgio Mandolesi…). L’effet est garanti et les applaudissements à la hauteur d’une réalisation maîtrisée de bout en bout.
Michel Le Naour
Paris, Salle Pleyel, 2 octobre 2013
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Photo : Robert Workman
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