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Metz - Compte-rendu - Tosca à Metz, le triomphe d’Alain Fondary
L’Opéra-Théâtre de Metz ouvrait sa saison 2004/05 avec Tosca de Puccini dans une mise en scène fort judicieuse de Nadine Duffaut ainsi que de superbes costumes d’Emmanuelle Favre. Point de transposition dans cette mise en scène, nous sommes bien à Rome en 1800.
La soirée est largement dominée par le Scarpia d’Alain Fondary (photo ci-dessus). Celui-ci compose un Baron sûr de lui et de son magnétisme auprès de la gente féminine. Il gomme le côté libidineux que certains ont voulu souligner par le passé. La voix est large, ample, les aiguës bien placés et celui-ci domine largement la masse orchestrale. Chapeau bas devant l’interprète qui nous donne à entendre une grande leçon de chant et de style. Monsieur Fondary porte allègrement, du haut de ses 72 ans, une leçon de longévité qui devrait donner à méditer à la jeune génération.
Le ténor Dominic Natoli, que l’on a, pu entendre la saison dernière à Metz dans le Gustavo III de Verdi (première mouture du Bal Masqué), s’améliore au fil de la représentation. Le "Lucevan é stelle" du dernier acte est un véritable enchantement, avec une mezza-voce qui n’est pas sans rappeler les grandes années de Di Stéfano. Le chanteur est adroit et occupe intelligemment l’espace.
Un théâtre doit-il monter Tosca sans une chanteuse à la hauteur des espérances attendues par une salle comble ? La prestation de Valérie Millot en est l’exemple frappant. La chanteuse ne possède aucune des notes du personnage. La confrontation avec Scarpia au deuxième acte, nous laisse sans voix, comme la chanteuse d’ailleurs. Tous les Ut sont ratés, et l’interprète à du mal à faire croire à son personnage. Est-ce une méforme passagère ? J’en doute. N’est pas Tosca qui veut. Il ne suffit pas de bien dire les phrases parlées pour incarner la divine cantatrice. Où était Tosca ce soir du 13 octobre ? Aux abonnés absents.
Tous les seconds rôles étaient admirablement campés, avec une mention spéciale pour le sacristain de Jean-Philippe Marlière.
La direction musicale de Jéremy Silver, que l’on avait pu apprécier in loco dans les Huguenots la saison dernière, convient bien à ce mélo. Celui-ci met en valeur la petite harmonie soutenue par un tapis de cordes qui n’étouffe pas le reste de l’orchestre. Beaucoup de panache dans ce traitement orchestral, et une grande leçon de direction.
Metz Opéra Théâtre le 13 octobre.
Bernard Niedda
Photo: DR
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