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Gian Carlo Menotti, portrait
Après Dijon et Besançon et peu avant Lille, l’Opéra Comique met à l’affiche Menotti avec Le Téléphone et Amelia in Ballo, deux nouvelles productions réalisées en collaboration avec l’Opéra de Lausanne. Un exemple parmi d’autres du regain d’intérêt que manifeste la saison en cours envers le compositeur américain.
Avant de disparaître à Monte Carlo le 1er février dernier à l’âge de quatre-vingt quinze ans, Giancarlo Menotti aura eu le bonheur de constater que la saison 2006-2007 fait une belle place à sa musique. Le Medium a en effet déjà été donné en février à Dijon et à Besançon, mais également à Monte Carlo, et on le retrouvera bientôt à l’Opéra de Lille. Pour l’instant, l’heure est venue de découvrir sur la scène de l’Opéra Comique de nouvelles productions du Téléphone et d’Amelia al Ballo venues de l’Opéra de Lausanne elles ont été présentées en novembre dernier.
Long et riche parcours que celui d’un artiste qui, sur le conseil d’Arturo Toscanini, avait tôt fait le choix de l’installation aux Etats-Unis où il effectua entre 1928 et 1933 ses études au Curtis Institute de Philadelphie – il y connut un étudiant lui aussi promis un bel avenir : Samuel Barber.
Passion du chant et de la scène : l’itinéraire de Giancarlo Menotti s’était dessiné très tôt. Dès onze ans, il avait signé le livret et la musique d’un premier opéra : La Mort de Pierrot. C’est toutefois outre-Atlantique que la carrière lyrique de l’artiste prit son essor avec l’opéra-bouffe en un acte Amelia al Ballo (1936), que le Metropolitan Opera ne tarda pas à mettre à l’affiche.
Créé en 1946, Le Medium fut l’un des plus grands succès de la carrière de Menotti. Dès 1950, le compositeur comprit le rôle que pouvait jouer le cinéma dans la diffusion de sa musique et livra une version filmée de son opéra. Une année plus tard, l’artiste concevait spécialement pour la télévision l’opéra Amahl et les Visiteurs à la demande de la BBC.
Dès 1947, une douzaine d’années avant Poulenc et sa Voix Humaine, Menotti plaça une autre invention de la modernité au coeur d’un ouvrage lyrique avec Le Téléphone. A la différence de son collègue français, il préfère aborder le sujet sur le mode léger. Entre le téléphone et son amant Ben, Lucy a bien du mal à choisir…
Réunis sur l’affiche de l’Opéra Comique dans une mise en scène d’Eric Vigié et sous la baguette de Bruno Ferrandis à la tête de l’EOP, Amelia al Ballo et Le Téléphone offriront peut-être à certains l’occasion de découvrir la musique de Menotti, rare sur les scènes et les ondes il faut en convenir. On a souvent qualifié Menotti de « puccinien ». Le qualificatif a pu avoir dans certaines bouches, à une certaine époque, une connotation passablement méprisante. On le reprendra volontiers ici, mais pour saluer l’art consommé d’une grande figure de l’opéra du XXe siècle.¨
Quant à l’Opéra de Lille, il programme pour deux représentations (5 et 6 avril) l’opéra en deux actes Le Médium, en compagnie des irrésistibles Mamelles de Tirésias de Poulenc, dans une mise en scène d’Olivier Bénezech et sous la direction de Bruno Membrey.
Alain Cochard
Opéra Comique, 31 mars, 1er, 3 et 4 avril
Opéra de Lille, Le Médium/Les Mamelles de Tirésias, 5 et 6 avril. Rés. : 0820 48 9000
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