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Paris - Compte-rendu : Concours Olivier Messiaen 2007 – Domination féminine
Inscrit dans la liste des compétitions musicales de la Ville de Paris, le Concours Messiaen faisait figure cette année de prélude l’année au centenaire de la naissance du compositeur français (la date anniversaire ne sera d’ailleurs atteinte que le 10 décembre 2008).
Au terme de la finale, le 2 décembre, le jury présidé par Gilbert Amy a couronné quatre jeunes artistes que nous avons découverts lors du concert des lauréats, le lendemain. Le palmarès témoigne d’une large domination féminine dans la mesure où les trois premiers prix ont été remportés par des candidates.
Grand Prix de la Ville de Paris, Le Liu (née en 1985, Chine), se fait entendre dans Le Courlis cendré et les Scènes de la Forêt - 3ème Livre, ouvrage composé spécialement pour la compétition par Ramon Humet. Pleine de mystère, l’attaque de la pièce de Messiaen révèle une belle palette sonore et une poésie, confirmées par la suite, là comme dans le morceau de Humet ; une intéressante étude de timbres – un brin longuette toutefois.
Deuxième Prix, la Française Marie Vermeulin (née en 1983) (photo) est, tout chauvinisme mis à part, notre coup de cœur de la soirée. Des extraits des Petites Esquisses d’Oiseaux et le Regard de l’Esprit de joie révèlent, par-delà la solidité des moyens pianistiques, une remarquable présence poétique. Il est toujours difficile de juger un pianiste uniquement dans ce répertoire, mais on devine les qualités d’une artiste, déjà primée par le Concours Maria Canals l’an dernier, dans un répertoire plus classique.
Troisième Prix, Mako Okamoto (née en 1977 – Japon) interprète le « plat de résistance » de la soirée : Les Oiseaux exotiques, donnés avec l’Ensemble intercontemporain et Pierre Boulez. La soliste fait face avec aisance à la grande mobilité de l’écriture et sa sonorité témoigne d’une belle luminosité, mais manque d’un peu de projection pour « passer la rampe » dans les moments les plus sonores de la confrontation avec l’ensemble instrumental. Faut-il ajouter que Boulez est ici comme un poisson dans l’eau ?
Quatrième Prix, Yury Favorin (né en 1986, Russe) ouvrait la soirée avec les trois Mouvements de Petrouchka de Stravinski. Piano incolore et sans feu, nombreuses fautes de texte : cadeau empoisonné, il vrai, que de devoir se lancer à froid dans ce redoutable triptyque… On espère avoir vite l’occasion de réentendre le jeune artiste dans de meilleures conditions.
Rendez-vous en 2008 pour le Concours de harpe Lily Laskine (13-20 septembre), puis pour le Concours de flûte Jean-Pierre Rampal (23 septembre-4 octobre).
Alain Cochard
Cité de la Musique, 3 décembre 2007
Photo : DR
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