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Midi-Pyrénées - Compte-rendu - Les Noces de Figaro à Toulouse - Entre légèreté et profondeur
Les Noces de Figaro font toujours recette et à Toulouse comme ailleurs (à Lille en octobre, à Barcelone en novembre et prochainement à Paris, Bruxelles ou Madrid), le public en cette période morose a accueilli avec enthousiasme une production créée à Lausanne en avril 2007.
Il faut dire que ce spectacle à tout pour séduire : du rythme à revendre, de la sensibilité, de la finesse, des décors et des costumes élégants, une distribution qui chante et joue Mozart avec charme et naturel et une direction diablement menée. Le metteur en scène Marco Arturo Marelli, grâce à des enchaînements soignés et à un subtil travail de troupe, respectueux du texte, privilégie la fluidité de l’intrigue tout en imposant son style fait de légèreté et de profondeur. Sur cet échiquier, chaque personnage-pion, cherche à gagner ou à retrouver sa part de bonheur, quitte à se faire violence ou à faire voler en éclat les conventions ou les convenances d’une époque en pleine mutation.
Alex Esposito et Anne-Catherine Gillet, alias Figaro et Susanna, forme un couple vif-argent, merveilleusement assorti ; lui d’une insolente jeunesse, mais avec une maturité vocale et un aplomb scénique surprenants, elle, jolie à croquer, techniquement parfaite quoique poussée par son ambition à hausser inutilement le volume, au détriment de la poésie. Ricarda Merbeth et Andrew Schroeder tiennent fort convenablement leur place, même si cette comtesse au chant passif et incolore manque de frémissement et si ce comte sonore et péremptoire laisse de côté l’ambiguïté de son personnage. Une fois n’est pas coutume, le couple Bartolo/Marcellina confié à deux chanteurs en voix, Daniela Mazzucato et Luciano di Pasquale, a une autre allure, la délicieuse Amel Brahim-Djelloul apparaissant comme un luxe en Barbarina, auprès du plus fade et du plus insipide Cherubino qu’il nous ait été donné d’entendre (Blandine Staskiewicz).
Exemplaire par sa clarté et sa précision, la direction de Marco Armiliato s’impose sans peine par la justesse de son tempo, sa dynamique et son absence de temps mort, collant ainsi au plus près à cette pétillante production.
François Lesueur
Le Nozze di Figaro de Mozart - Théâtre du Capitole de Toulouse, le 30 novembre 2008.
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Photo : Patrice Nin
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