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Les Pianissimes3 Questions à Catherine Alexandre, directrice artistique
Lancés en 2005, les concerts Les Pianissimes se sont d’abord développés dans le Grand Lyon. Face au succès remporté, l’association qui est à leur origine a décidé une extension de son activité à Paris depuis la fin de l’année passée. Fondatrice et directrice artistique des Pianissimes, Catherine Alexandre répond aux questions de concertclassic.
Pouvez-vous d’abord rappeler comment Les Pianissimes sont nées et se sont développées ?
Catherine Alexandre : Nous avons démarré en 2005 avec des concerts mensuels sur le Grand Lyon. Enthousiasmés par la première saison, les auditeurs nous ont demandé d’improviser un festival d’été en 2006. Cette première édition s’est bien déroulée et a bénéficié du soutien de mécène locaux et d’un fort engouement de la municipalité de Saint Germain au Mont d’Or où se trouve le siège de notre association. Dès la rentrée 2006 nous avons repris les concerts mensuels et « musclé » la programmation du festival. Nous arrivons aujourd’hui à une quatrième édition comprenant six concerts répartis sur deux grands week-ends.
L’année dernière un mécène privé a mis à notre disposition un bureau sur Paris : c’était l’occasion de concrétiser l’envie de développer nos activités dans la capitale – j’avais cette idée en tête depuis un moment, tout comme notre administrateur Olivier Bouley.
Quels étaient les buts des Pianissimes lors de leur lancement et comment évolue votre politique artistique aujourd’hui ?
C.A. : J’étais à l’origine agent d’artistes, activité qui m’a permis de mesurer la difficulté de trouver des concerts de qualité pour les jeunes talents. Il y avait donc une lacune à combler, lacune qui venait peut-être aussi du fait qu’il fallait revoir le concept du concert classique. Nous avons donc invité chaque mois de jeunes pianistes afin de les promouvoir, en faisant en sorte que ces concerts riment avec qualité et convivialité – deux mots qui forment le credo des Pianissimes. Nous offrons aux artistes un « capital de sympathie » qui favorise une vraie intimité, une vraie complicité dans la relation entre le public et le musicien – on l’a senti en fin d’année passée lors du récital de Geoffroy Couteau à l’Athénée. C’est la raison pour laquelle nous organisons nos concerts dans des salles de capacité moyenne. Notre concept véhicule un ensemble de valeurs qui séduisent le public. Les concerts se déroulent sans entracte et se terminent par un pot d’après-concert informel et dans la bonne humeur. Tout cela favorise l’émergence d’un cercle des amis des Pianissimes. Notre association totalise aujourd’hui un peu moins de trois cents adhérents et si notre implantation à Paris a posé des problèmes à certains Lyonnais, cela a été compensé par l’arrivée de nouveaux adhérents parisiens.
Entre Lyon et Paris, la saison des Pianissimes totalise une quinzaine de concerts actuellement. Par ailleurs nous attachons beaucoup d’importance à notre partenariat avec l’association Cultures du cœur – qui agit pour rendre les concerts accessibles au plus démunis -, tout comme au fait que les répétitions sont ouvertes aux scolaires.
A propos de lieu intimiste, vous proposez le 4 février un récital à deux pianos de François Chaplin et Marie-Josèphe Jude dans la salle du Conservatoire d’Art Dramatique. Les concerts y sont très rares ; comment avez réussi à organiser cet événement ?
C.A. : Nous avons eu la chance de bénéficier de l’intervention de Philippe Cassard, un fidèle des Pianissimes, qui nous a mis en relation avec Daniel Mesguich. Deux dates ont été prises sur la saison ; le 4 février mais aussi le 28 avril, où nous recevrons le pianiste Romain Hervé en compagnie du comédien Robin Renucci. François Chaplin sera le parrain de la prochaine édition de notre festival, qui se tiendra du 5 au 14 juin, un peu plus tôt que d’habitude car cela nous évite de nous retrouver en concurrence avec d’autres manifestations estivales de Lyon et de sa région s’adressant à un public commun. Nous souhaitions inviter François Chaplin au Conservatoire d’Art Dramatique – un lieu où il rêvait de jouer - et il nous à fait part de son envie de s’y produire à deux pianos avec Marie-Josèphe Jude. Ce sont deux personnalités à la fois très différentes et très complémentaires qui se retrouveront dans Debussy (Nuages, Fêtes, Prélude à l’après midi d’un faune), Ravel (La Valse) et Rachmaninov (2ème Suite).
Propos recueillis par Alain Cochard, le 24 janvier 2009
Photo : DR
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