Journal

Compte-rendu - Kovacevich et Valcuha concluent la saison de l’EOP - Un piano conquérant


Pour le dernier concert de sa saison, l’Ensemble Orchestral recevait un hôte de marque en la personne du pianiste américain Stephen Kovacevich que le public parisien a plutôt l’habitude d’entendre en récital. Les mélomanes qui ont assisté à son interprétation enflammée du Concerto «L’Empereur» de Beethoven n’auront pas été déçus ! A l’instar d’un Serkin jadis empoignant le clavier de manière péremptoire, Kovacevich, avec un sens de la construction jamais pris en défaut, se livre à un combat singulier dans un Allegro initial fiévreux et un final d’une frénésie rythmique qui emporte tout sur son passage, alors que le mouvement lent tient de la prière caressée par des doigts aux nuances infinies. L’accompagnement solide du chef slovaque Juraj Valcuha ne manque pas non plus de panache et force les musiciens de l’EOP à sortir de leurs gonds.

La Sérénade italienne pour petit orchestre de Hugo Wolf donnée en début de concert n’apporte rien de définitif par rapport à la version pour quatuor à cordes, alors que la kaléidoscopique Kammersymphonie (1917) du viennois Franz Schreker (1878-1934), si proche de La Nuit transfigurée de Schoenberg, témoigne de la maîtrise d’écriture d’un compositeur post-romantique victime des persécutions nazies. Dans une configuration élargie aux dimensions d’une formation Mozart, l’œuvre, sous la conduite ample et précise de Juraj Valcuha est bien servie par l’Ensemble Orchestral malgré quelques imperfections factuelles sans conséquences.



Michel Le Naour


> Lire les autres articles de Michel Le Naour

Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 23 juin 2009



Photo : DR

Partager par emailImprimer

Derniers articles