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Compte-rendu : Ferveur magyare - Jean Deroyer dirige l’Orchestre du Conservatoire de Paris
Le cycle « Identités hongroises », dans lequel s’inscrit ce concert, associe les musiciens de l’Orchestre du Conservatoire de Paris dirigé par le jeune chef français Jean Deroyer et le pianiste Jean-Efflam Bavouzet, dans un programme qui met en valeur le folklore réinventé si cher à Bartók.
Sa Suite de danses (1923) en apporte la preuve éclatante bien que le caractère hongrois ne transparaisse guère dans une exécution assez neutre, qui peine à décoller. En revanche, l’engagement de Bavouzet dans le Concerto pour piano n°1 de Liszt remet les pendules à l’heure. Rhapsodique à souhait, soulevée avec un enthousiasme contagieux, cette page d’un romantisme échevelé est emportée par un élan qui bouscule parfois l’orchestre mais ne manque ni de panache, ni d’héroïsme.
En seconde partie, les Danses de Galanta (1933) de Kodaly bénéficient d’une interprétation rigoureuse mais ferme où la petite harmonie – en particulier un clarinettiste très brillant dans ses interventions solistes – se montre digne d’une phalange constituée. Le poème symphonique Hungaria (1856) de Liszt que l’on a peu l’occasion d’entendre alterne fracas et langueurs tsiganes. Très démonstrative, voire parfois excessive dans les contrastes, la partition jouée avec générosité (mais aussi un peu fort) prend, in fine, une dimension tellurique que le compositeur hongrois n’aurait sans doute pas reniée. Un moment d’enthousiasme à l’image d’une soirée au caractère festif.
Michel Le Naour
Paris, Cité de la musique, 17 novembre 2009
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Photo : DR
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