Difficile de ne pas s’en apercevoir : le bicentenaire Chopin bat son plein ! Le succès du Polonais était d’ailleurs prévisible s’agissant d’un compositeur parmi les plus populaires qui soient. Une affaire de pianiste(s), forcément ! Et pratiquement tout le monde s’y met ; avec des légitimités et des bonheurs divers…

A côté des nombreux emboîtages et ré-emboîtages plus ou moins réussis dont les firmes discographiques sont coutumières en de telles circonstances – victoire, à ton secours je vole… - quelques belles nouveautés viennent heureusement enrichir le catalogue. Parmi celles-ci l’intégrale de Nocturnes de François Chaplin atteste une fois de plus des affinités de l’interprète avec l’univers de Chopin. Il avait signé il y a des années une belle anthologie de Nocturnes et, entre temps, son intégrale Debussy a vu le jour, tout comme un enregistrement des Ballades de Chopin.

L’intégrale des Nocturnes témoigne de la belle maturation d’un jeu richement timbré, toujours attentif à la respiration, au cantabile. D’un goût du contraste aussi, qui a conduit le pianiste à ne pas opter pour l’habituelle succession des pièces par numéros d’opus, avec les posthumes en queue d’enregistrement, mais à privilégier un agencement différent entre les deux pôles que constituent en l’occurrence les Opus 48 et 62. Changement de perspective réussi !

La recherche du contraste anime aussi l’organisation du récital Chopin que Chaplin donne bientôt à Gaveau. Une fois franchi le portique du Prélude et fugue en sol dièse mineur n°18 de Bach – exergue logique ô combien ! -, Chopin est l’unique hôte de la soirée et, de la Polonaise op 26 n°1 à un bouquet de Valses, les Nocturnes op 27 et op 48, la Barcarolle, les Mazurkas op 24, la 3ème Ballade ou deux Nocturnes posthumes composent un bel itinéraire poétique sous les doigts d’un musicien familier des couleurs et des subtiles demi-teintes de Chopin.

Alain Cochard

Paris - Salle Gaveau
16 mars 2010 – 20h30
Tel. 01 49 53 05 07

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Photo : DR