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Claire-Marie Le Guay et Thierry Escaich - Autour de Liszt


Claire-Marie Le Guay achève ce printemps sa résidence de trois ans à l’Athénée, et sa belle maturité nous conduit une fois de plus au cœur de son monde de prédilection, Liszt. Une aventure menée depuis l’adolescence, et marquée par la sortie des Etudes d’exécution transcendantes en 1996. En parallèle à son superbe nouveau CD lisztien (chez Accord), où elle s’immerge dans la Sonate en si mineur, la Dante et la Ballade n°2, l’interprète a construit cette fois un programme à trois volets : Liszt, Bach, et Thierry Escaich. Un choix que ce dernier partage avec bonheur.

Depuis quand êtes-vous complices ?

Thierry ESCAICH : Depuis qu’elle avait joué la pièce imposée que j’avais écrite lors de son concours au Conservatoire. Dès lors, nous n’avons cessé de travailler ensemble. Elle a créé et interprété plusieurs de mes pièces, avec moi parfois, et l’amitié s’est jointe à l’estime.

Bach, Liszt, Escaich : pourquoi le choix de ces trois compositeurs ?

Claire-Marie LE GUAY : Pour moi, il y a entre eux une recherche mystique commune, et Thierry est, comme Bach, et comme Liszt, à la fois un virtuose, un improvisateur de génie et un compositeur à l’écriture généreuse et foisonnante.

Thierry Escaich, pourquoi ce titre pour vos Cinq Etudes Baroques, données ici en création mondiale ?

Elles sont liées à un processus de variations utilisées à l’époque de Bach. Il y a comme un souvenir d’aria qui passe. Et des motifs que je fais proliférer. J’y ai suivi un peu la même démarche que celle de Ligeti, en exploitant aussi le caractère instrumental.

Claire- Marie Le Guay, Liszt reste votre monde de prédilection ?

Certes, car je me sens à l’aise dans ce langage foisonnant, ouvert, où l’interprète trouve sa place avec bonheur et dont la palette de couleurs est inépuisable. Mais je commence à oser jouer Bach, et c’est là, avec la Partita n°1, une première dans mes concerts.

Pour vous Thierry Escaich, que représente le piano de Liszt ?

Un romantisme démesuré, une écriture complexe, et un art de l’improvisation auquel j’adhère totalement, sur mon clavier d’organiste. Je m’en sens très proche même si je le joue peu, et j’ai voulu garder dans mes pièces ce caractère rhapsodique qui lui est si particulier, au sein d’une structure terriblement rigoureuse. J’ai notamment une passion pour la Dante Sonata.

Thierry Escaich, quel mot définit pour vous le jeu de Claire-Marie ?

Clair, intelligent, tout y est perceptible.

Et vous, Claire Marie, comment ressentez vous l’art de Thierry ?

Multiple, singulier, indispensable !

Propos recueillis par Jacqueline Thuilleux, le 7 mars 2011

Récital C.M. Le Guay

(Œuvres de Liszt, Bach et Escaich)

28 mars 2011 – 20h

Paris – Théâtre de l’Athénée

www.athenee-theatre.com

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Photo : DR

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