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Beethoven par le Quatuor Artemis - Une cohérence exemplaire - Compte-rendu
Arrivé quasiment au terme, cette saison, de son intégrale des Quatuors de Beethoven dans la série des Concerts du Dimanche matin (le sixième et dernier concert aura lieu le 22 mai au TCE), le Quatuor Artemis s’installe, par son jeu équilibré mais aussi puissant, comme l’un des meilleurs interprètes du Titan de Bonn. Héritier d’une tradition (dont la plus récente est celle du Quatuor Alban Berg), il impose un style où l’expérience le dispute à l’homogénéité.
L’intensité dramatique, le sens polyphonique, la veine narrative, animent une interprétation d’un lyrisme contrôlé (le violon de Natalia Prishepenko est pourtant d’une aisance et d’un geste d’une ampleur admirable) où le sens de la construction l’emporte sur l’émotion à fleur de peau. La vision qu’ils impriment aux œuvres porte sur des sommets la geste beethovénienne avec un Quatuor n°14 d’une puissance architecturale envoûtante, un Quatuor n°10 « Les Harpes » attaché aussi bien aux détails qu’à la synthèse, un Quatuor op 14 n°1 d’une subtilité et d’une musicalité constantes.
On peut regretter trop de hauteur dans cette lecture totalement maîtrisée qui laisse toutefois s’exprimer le caractère rhapsodique, la pugnacité, l’élan du discours. Ces quatre musiciens pourraient être, à titre individuel, des solistes à part entière, mais leur entente fusionnelle est ici tout à fait exemplaire. Les grands moments de musique de chambre qu’ils délivrent sont à écouter sans modération et stupéfient par leur perfection formelle.
Michel Le Naour
Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 27 mars 2011
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Photo : Boris Streubel
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