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Plamena Mangova au TCE - Une grande est née - Compte-rendu
Il est rare d’éprouver un tel choc à l’écoute d’un artiste. A trente et un ans, la pianiste bulgare Plamena Mangova, Deuxième Prix du Concours Reine Elisabeth en 2007 a offert au public du Théâtre des Champs-Elysées un récital d’anthologie.
Aucune baisse de tension dans ce programme démentiel où les Dix Variations sur un thème de Salieri de Beethoven, ciselées à la perfection, ne sont qu’un préliminaire à la monumentale 3ème Sonate de Brahms enlevée de main de maître. Technique admirable, merveille d’équilibre, unité de l’architecture, parfaite lisibilité de la polyphonie jusque dans les passages les plus touffus.
Un même sentiment domine dans des pages de Chopin enlevées avec autorité digitale et sens naturel des contrastes (Ballade n°1). La Mephisto-Valse n°1 de Liszt est conduite avec un ébouriffant dosage des paramètres jusqu’à l’explosion conclusive. Evocation d’Albeniz possède ce parfum entêtant si caractéristique ; ivres de rythmes et de couleurs les Trois Danses argentines op 2 de Ginastera invitent dépaysement musical.
Les bis sont de la même eau, entre un nocturne de Chopin rêveur à souhait et la transcription lisztienne de Der Atlas de Schubert où Plamena Mangova déclenche un véritable maelström sonore. Le public est conscient d’assister à un événement et à l’éclosion d’une admirable musicienne dont on n’a pas fini d’entendre parler. Prochaines apparitions de Plamena Mangova en France à La Folle Journée de Nantes
Michel Le Naour
Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 11 janvier 2012
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Photo : DR
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