Michel Plasson s’est toujours senti investi d’une mission à l’égard de la musique française, qu’il a largement illustrée au disque (son éditeur de toujours, EMI, a réuni en un fort coffret toutes les gravures symphoniques qu’il consacra au répertoire national) et continue de promouvoir au concert. Sa soirée avec l’Orchestre de l’Opéra de Paris n’échappe pas à cet axiome, qui ira de Berlioz à Ravel mais à rebours dans la chronologie du programme. Tout d’abord les Valses nobles et sentimentales, l’une de ses partitions favorites de Maurice Ravel, souvent donnée lors de son long mandat à la tête de l’Orchestre du Capitole, où il déploie une science sonore hédoniste.

Puis la Seconde Suite du ballet Bacchus et Ariane d’Albert Roussel dont l’Orchestre de l’Opéra, formation virtuose si il en est, devrait enflammer l’irrésistible Bacchanale finale. Et après l’entracte la Symphonie Fantastique, œuvre manifeste du romantisme français, dont Plasson dompte les éclats pour mieux en faire entendre toute la poésie. Quelle Scène aux champs il nous fit jadis à Toulouse ; on a hâte de l’entendre à nouveau sous sa baguette !

Jean-Charles Hoffelé

Orchestre de l’Opéra de Paris, dir. Michel Plasson
Œuvres de Ravel, Roussel et Berlioz
25 avril – 20h
Paris – Opéra Bastille

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Photo : DR